Souffles bus à même ta peau, je me penche vers la houle concave, à peine un frémissement, à l’angle de la pièce rouge les chiens veillent, les cils dansent à tes pointes redurcies, tes cuisses déferlent, tu goûtes au fruit dès longtemps entêté, je t’accomplis avec les gestes qui t’effacent, ta paume s’égare dans la lumière stridente, la chance à chaque secousse tient sa vengeance, comme tu plies, ma guerrière, ma dispersion, mon ambiguë, je crie du fond de ton désert humide, les visages sans traits se lacèrent, je te devine, ineffaçable parmi les tronçons, au bord des rumeurs doubles te porte, te dissimule, te remplis, ma lointaine, ma redissoute, envol maquillé dans le désordre des fissures, je te prends comme jamais, me joue de tes dons, de tes feintes, j’ai gagné, l’aube fume, inlassable, je m’incurve dans la torpeur neuve, je suis seul, absent, inexpugnable, je t’aime, vent mien salubre sur les détours, j’avance sous l’horizon recomposé, dans l’intimité sans soumission où je perds, j’avance, poignard à la hanche vers toi comme vers l'odeur salée, j’avance vers la défaite devinée, j’avance en me jouant de tes visages furtifs ou inépuisables, j’avance sans compter, sans oublier, traînée d’écumes et de poursuites, j’avance pour qu’après, bien après, tu reviennes me noyer et renouer le pacte... André Rougier D.R. Texte André Rougier |
Retour au répertoire de mars 2010
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.