Le billet hebdomadaire de Nestor (19)
Arthur Rimbaud par Thierry Despont
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GENESIS
Que vienne l'heure qui aura raison de tout, foisonnement taciturne où tout sonne faux, jouissant de ce que l'on redoute, faveurs soustraites aux lendemains qui s'échappent et qu'il faudra, fût-ce à leur dépens, nous réapproprier, tirer le réel de son exil, ratage des feux, jouet qui musarde, cœur des distances assouplies, ni argile brouillée, ni obéissance au saut, puisque recommencer, c'est se contredire...
Que vienne le traquenard, le creux templier, ce qui jamais n'atténue, ne dégrade ni ne pervertit l'heure, l'apprêt ou la surprise, lenteur étarquant ses voiles, mémoire fuyant ses aises, lumière dévoreuse de désastres que pas même le rebours n'habite, fugue, regain, espace captieux, avec ses bas-côtés, ses chiffres et ses consignes, cercle où l'on n'entre qu'à reculons, enfin plié à nos mesures, Arthur et l'aveu, son œil fixe de basilic, hanté comme par l'offense l'innocent, comme le toucher des fins et des louanges, comme le bras qui relève et lave du parjure.
L'adolescent de toujours marche, veille, soupèse. Il est seul. Rien qui vaille ou fasse valoir qui ne se mesure à son aune...
André Rougier
D.R. Texte André Rougier
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