Ph., G.AdC
LE MIEL À LA BOUCHE
le miel à la bouche
dans le mot le bruit du mot à être dit loin de la chose
le bruit n’est pas un son
le sonore du mot fait un bruit de gorge dans la parole
entre bruit et son une maniaque recomposition de l’absence
entre donner et prendre la même main
des doigts voyagent sur l’eau un mot est un iceberg sur la banquise, tout quasi dessous, les doigts une avancée de la main vers l’air où ils s’écartent
et flottent les doigts à tâtons du mot qui les désigne
On aimerait dire cela suffit d’interroger. De s’accoupler à des tornades insignifiantes, insignifiviandes dans le devenir de la chair. Le corps couplé à une durée herbivore. L’idée exacte requiert d’autres agencements. Une position dure. Une posture. Colonne enracinée aux carreaux de la cuisine. Ou du dojo. C’est tout de même. L’identique question de l’assise.
À elle pas de solde ni de bilan. Le décompte de la durée est incisif. Et sans parti pris. Sans atermoiements non plus. L’espace du mot y est définitivement dénaturé.
Et à propos du miel ou de l’existence, ce pourrait être tout aussi bien mer que miel ou mamelon. Ou d’autres géométries minimales.
Une manière de dire qui déplace la position.
Claude Ber
Texte inédit (mars 2010) pour Terres de femmes (D.R.)
|
Retour au répertoire du numéro de mars 2010
Retour au Sommaire de l'anthologie poétique Terres de femmes
Retour à l' index des auteurs
Le bruit des mots à fond de gorge comme monte la boule douleur-douceur de la langue violente. Miel dites-vous et le chant des abeilles, baiser sacré aux lèvres des poètes, se glisse entre les draps de lin de l’anthologie de Terres de femmes. Bruits des mots miel et mer où Nausicaa s’en vient innocente, frissonnante, volubile, enroulée. L’air glisse dit-elle, l’or des mots coule comme miel, dites-vous. Se déroule ce tendre silence où vos neiges de mots fondent et nous fondent avec des petits bruits d’eau vive en ce printemps des femmes.
Rédigé par : christiane | 13 mars 2010 à 17:14