Ph. angèlepaoli
Je reviens sur mes pas
Aussi fragile que dormir sur morceaux de verre
matelas de clous Dormir dans massif
Avec marques d’herbes
empreintes
sur les joues
La nuit tombée
Je me réveille en pleine nuit
Il n’y a plus aucune fleur
Les murs sont devant
Quelqu’un chuchote :
l’hiver tombé
l’été passé
Je jette tout dans un couloir
De cet endroit – bout du monde
J’enlève drap après drap
Je ramasse de la terre
humide comme dans les rêves
Les paupières sont collées
J’avance avec les yeux fermés
la lumière étincelle
Des heures après
Le fil
Se détache
De moi
la cire se défait
en miettes
lorsque je m’éveille
Les cils collés
Que l’on rince
Le monde tremble sans bruit
Une porte claque :
Je garde les yeux fermés
Je ne dois rien vous dire – des choses passantes
Et rapides
Et ce que je dis est d’une extrême légèreté
Au matin
Je frôle ses paupières
Maintenant j’appuie sur sa bouche
Des phrases passent
Et son corps
C’est moi qui fournis les éblouissements
J’ai exactement le corps
Entre les mains
Avec les orties
Le visage est de travers
Et la lumière
N’éclaire plus
Mais les mains fuient
Je les rattrape
Je fais un geste immédiat Je les pose sur la tête
Toujours
Pour m’élever
Avec les orties
Partout dans les terres
Fabienne Courtade
D.R. Textes inédits (février 2010) Fabienne Courtade
pour Terres de femmes |
Retour au répertoire du numéro de février 2010
Retour au Sommaire de l'anthologie poétique Terres de femmes
(Printemps des poètes 2010 « Couleur femme »)
Retour à l' index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.