Ph., G.AdC THERE ARE MORE THINGS... (III) * Qu'approche la rive détachée du souvenir, le mot aveugle qui de loin nous guette, et son immense rumeur... De lui, de l'ombre dévoyée qui s'offre et qui s'efface, qu'en sera-t-il ? Nul ne le sait, toi pas plus que quiconque. Tu pressens seulement qu'il te revient désormais de les porter, avec à tes côtés l'écharde malhabile, celle qui reçoit et disperse les faims comme éternellement. * Au coin de la pièce rouge, le tableau longtemps attendu que tu aidas à faire surgir, ses couleurs contrastant violemment aux confins, caressant les contours, glacis soudain moiré se déposant et changeant sous l'insistance du regard, s'abandonnant à l'ombre pour cadrer à jamais les deux figures, les mains, les torses, les souffles... * Double horizon, pli, cicatrice, partage des eaux, turgescente chaleur... Tu paressais à la terrasse devant une bière, il y eut un coup de brise soudainement ravivant la mémoire du crépuscule, deux ou trois minutes indélébiles pendant lesquelles tu revis tous les soirs du monde... * Air soyeux, pur langage de l'attrait, de l'espace sans césure que ton regard touche à peine, comme refusant de le reconnaître, croisées que guetta l'adolescent muant le sang et les blasphèmes en offrande, leurres étendus, rumeurs concaves, tes mots qui les cachent, ce qu'ils vont épaissir, ce qu'ils vont rejouer, lui enfin penché sur l'onde dernière... * Ô vaine culbute des feux, semant l'imprévoyance de l'heure, l'éternité à l'essai, les promesses closes... André Rougier D.R. Texte André Rougier |
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