Nous donnerons des pains de semoule au maître du fleuve. Au lamantin. Femme marine. À Ba Faro qui glisse dans les eaux profondes de Saman. Nous chanterons ses louanges Voici ta part et que chaque année tu nous donnes longévité… Mais moi, ce soir, je regarde le fleuve et j’espère cette sirène aux yeux indigo, femme marine l’indolente. J’espère toujours ces animaux qui existent à peine et qui dans le soir traînent leur mélancolie au beau milieu de nulle part comme un chant de kora, d’une corde tendue entre la lune et la terre et que l’on pince des doigts. Ba Faro i ni toye, san osan i k’an kènè to. Mère Faro voici ta part de repas garde-nous en bonne santé chaque année. Joël Bastard, Bakofè, Al Manar, Collection Poésie, 2009, page 16. Bakofè : « derrière le fleuve » en bambara. Ce poème a été écrit durant l'hivernage de 2005 à Ségou Koura au Mali (près de Ségou). Ba Faro : Esprit du Fleuve Saman : Territoire du Ba Faro |
■ Joël Bastard sur Terres de femmes ▼ → [Assis à côté, à la proue d’un navire] (extrait d’Une cuisine en Bretagne) → Une cuisine en Bretagne (lecture d’AP) → Casaluna → Chasseur de primes (lecture de Paul de Brancion) → Le visage de Mah ■ Voir aussi ▼ → (sur Francopolis) Joël Bastard : Bakofè Poèmes, par Xavier Bordes (+ bibliographie) → le blog de Joël Bastard |
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(Peut-être chant de kora ?)
Texte des profondeurs. Merci pour cette découverte.
Rédigé par : johal | 01 janvier 2010 à 23:18
Oui, bien sûr, johal. Cela m’avait complètement échappé. Merci de ta vigilance.
A pace è a salute pè tè
Yves
Rédigé par : Webmestre de TdF | 02 janvier 2010 à 00:03