Giorgio De Chirico La Matinée angoissante, 1912 Huile sur toile, 81 x 65 cm Museo di arte moderna e contemporanea di Trento e Rovere Source VAGHE STELLE DELL'ORSA... Aux frères d'un autre temps, à ce qu'ils sont, à ce qu'ils furent, où qu'ils soient...
L’image déjà s'altère, laissant le monde loin derrière nous, poison qui s'étend et déforme, nains bavards, apôtres aux bouches tordues, adulateurs fardés, morts consumés... Des regards le prisme lointain, des voiles la patience et le don, des confins le scabreux achèvement, en nous et entre nous déplié, dernier rempart face aux blessures du monde. Dans le présent qui ferre, rien ne soulage du don échu , ne suspend l'appel, ne sépare ce qu'on ne sait gravir, ni oubli du Retour, ni aube des feux, ni ce qui, deux fois tué, s'égale pourtant au monde. Noms se consumant dans d'âcres feux, cosses du réel sans rédemption... Le sachant, traverser sans hâte la petite cour, prendre garde à ne pas faire crisser le gravier, ôter aux pires choses leur gravité... Tu l'envers, le jumeau d'ombre, tu l'envol qui fait tache, ignore les sources, destitue les confins, fabrique pour nos seules parades des prothèses, des miniatures, des stèles, des proverbes, des nomades... Aucun acte n'est du, le mystère est en nous, pas dans nos mots, soupesant sans leurre les choses et les fins, rapprochant ce que le temps durcit et sépare, démêlant ce qu'on se plut à brouiller, pétrissant l'ombre, éparpillant le miel empoisonné... Au Malin de dire ce qu'est réel, groins dormants, esprit des lieux, flux, gisements, pistes, échos, feux, miels, voies, racolages, émeus, nids, ruses, miettes, masques, coulées et fins se renvoyant, démâtant des chevauchées comme de l'enclos le fard, le pli, l'envol, la voyance... Le regard ne respecte pas l'autre s'il prétend ou imagine fonder ce qu'il vise : c'est pourquoi l' < étéron > des Grecs à jamais nous affranchit de toute tentation d'avilir autrui comme de nous y soumettre... corolles éparses dans l'embrasure au ras des tuiles le vert étouffe à vif sur le triangle des routes menant à l'insoumise et nos profils au seul travail des lentes tumeurs ô lumières galets humés que jamais plus la bride sa propre glu et l'hameçon en détritus de sang ne dérivèrent dans la fêlure les fentes où le pollen des algues reflue golfes sans débuts sans pieuvres auxquelles nerfs des repères nous buvions nous déplissant dans l'aire femelle flaminaire à la petite semaine parmi les dernières allures de la houle fiel désossé dans l'appât des flancs illumine nous glisse entre leurs sexes rive spasme ignorant la rêche âpre électrique du vent de tes lunules en îles débit en marge des flux sur le croissant du clair là au noeud des crochets déménageant la frange stalactites de la fixe pleuvante genèse lettres du sursaut pluies de genoux dans les menottes se cambrant sur les rides de cendre parmi les éventrées suintent sur les reptiles tannés repris en battements en fin plurielles phonies au bout des griffes que balbutient nos souples signes à l'extrême ciel criard comme l'avant-cendre à tête de voyages de toutes les manières l'autre possible louve désarticule les pavillons érige la femme enclose des bords repeint le mât en lèvres de lèpre s'étrangle qui retient dégouline sans bouger la fouineuse dressée en flux des glas antennes chercheuses irriguant nos cratères arc entre les dorsales où clignotes te délies phare de la vaginale durable érafle les langues recluses charcute en nous la vide clôture des sourdes vibre dans la friable fenaison la pénètre ô soulagée par nos incendies traverse avec ou sans nids sur la plus chaude révulsion des dons si pesante submerge le bas des masques percute la dispersion avec juste autour des plis en guise d'ardoise râle sur le givre temps des fragments sur tes cuisses nos vues rebues t'engendrent plus ou mal polluent l'envie des cicatrices se dissipant aux bestiaires du feu la cireuse aspirante où du premier goût erre de toutes les vacantes la verticale les gonds des dents sur la plus ronde jetée la fermeture de cap en roc flanche s'arrime directe sur la peau des gouttes dedans l'envers en manque de prothèses si seulement nous pouvions ne pas si seulement oui nous suffire sans le revirement des pores sinon nous insinuant encore sables chevauchant complices nous prend qui rôde d'emblée qui sort des crissements à nos mesures exige dans le métal transportant les battues alors toujours séparées couchent les villes hautes frappent des naseaux dans les environs où habite l'assise parure où jamais ne saignent les distances non fissures se déridant du soleil non L'obscur n'a pas d'ennemis, des contradicteurs seulement. Il n'en est pas de même des lumières que l'on imagine. Tout doit s'effacer, tout s'effacera. Le reste est indécence des seuils, babil... Se laisser apprivoiser par l'écart, jamais par l'origine, déjà perdue, toujours perdue... Les croisés de l'Ouvert ne reculent devant rien, ni devant l'offrande, ce nom propre de l'être, ni devant les veilles du soupçon, du défi des premières clartés, de ce rien inlassablement investi dans la toute-présence... Comment ne pas arriver à être ceux que, désormais, nous serons pour toujours, passant d'une pénombre à l'autre, la course du soleil nous rendant à nos fourmilières ? Ô l'instant que nulle chance ne dépossède ni s'approprie, celui qui à chaque fois est < tout > le temps en < même > temps... Cette dernière heure comment l'ériger pour qu'elle demeure, ce souvenir pour que nous ayons faim de tout changer ? Tous les mêmes, vous chez qui la contradiction ne bute pas sur la substance, mais sur ses formules, cette réification des causes, des forces, des songes... André Rougier D.R. Texte André Rougier |
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