Sans mentir je voudrais être morte.
En me quittant elle pleurait
bien des larmes. Elle m’a dit :
« Ah ! Quelle épreuve cruelle est la nôtre,
Sapphô, contre mon gré je t’abandonne. »
Et je lui répondais :
« Va et adieu, et souviens-toi
de moi, car tu sais de quels soins nous t’avons poursuivie.
Mais moi, sinon, je veux te
rappeler..
.. aussi les beaux jours du passé :
les couronnes, souvent, de violettes
et de roses ensemble, de crocus,
dont tu ornais ton front, près de moi,
et les guirlandes odorantes, leurs fleurs entrelacées,
que tu jetais
autour de ta gorge fragile,
toute l’huile parfumée,
l’onguent précieux dont
tu frottais ton corps, comme une reine.
Et sur les lits moelleux,
dans mes bras, tendrement,
tu chassais hors de toi ton désir altéré.
Aux saints rites..
jamais..
nous ne faisions défaut, nous n’étions pas absentes
[…]
τεθνάκην δ᾽ ἀδόλως θέλω•
ἄ με ψισδομένα κατελίμπανεν
πόλλα, καὶ τόδ᾽ ἔειπέ [μοι•
«ὤιμ᾽ ὠς δεῖνα πεπ[όνθ]αμεν,
Ψάπφ᾽, ἦ μάν σ᾽ ἀέκοισ᾽ ἀπυλιμπάνω.»
τὰν δ᾽ ἔγω τάδ᾽ ἀμειϐόμαν•
«χαίροισ᾽ ἔρχεο κἄμεθεν
μέμναισ᾽, οἶσθα γάρ, ὤς σε πεδήπομεν•
αἰ δὲ μή, ἀλλά σ᾽ ἔγω θέλω
ὄμναισαι [ .... ].[ ... ]..αι,
..[ ] καὶ κάλ᾽ ἐπάσχομεν.
πό[λλοις γὰρ στεφάν]οις ἴων
καὶ βρ[όδων κρο]κίων τ᾽ ὔμοι
κα ..[ ] πάρ᾽ ἔμοι περεθήκαο,
καὶ πό[λλαις ὐπα]θύμιδας
πλέκ[ταις ἀμφ᾽ ἀ]πάλαι δέραι
ἀνθέων ἐ[ϐαλες] πεποημμέναις,
καὶ πόλλωι[ ]. μύρωι
βρεθείωι.[ ]ν ρύ[ .. ]ν
ἐξαλείψαο κα[ὶ βασ]ιληίωι,
καὶ στρώμν[αν ἐ]πὶ μολθάκαν
ἀπάλαν... πα.[ ]… ων
ἐξίης πόθο[ν ]. νίδων,
κωὔτε τις[ οὔ]τε τι
ἶρoν οὐδὐ [ ]
ἔπλετ᾽ ὄππο[θεν ἄμ]μες ἀπέσκομεν
[...]
Sapphô, Odes et fragments, Galllimard, Collection Poésie/Gallimard, pp. 58-59. Traduction d’Yves Battistini.
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