Ph., G.AdC
L’EXIL
IV
Je dissimule mon existence
sous la forme timide du lichen
de la méduse
de ce qui pourrait être
un regret vivant ou son contraire
je nage dans l'eau profonde d'une grotte
je suis un battement rouge dans le ciel
la grossière lumière de l'aube
me montre les sabres
d'un tigre d'écume
je nage dans la mer jusqu'à l'horizon
je suis un murmure de la lumière
je le sais
un tremblement des mots
une pierre vivante
un œil à l'affût je le sais
notre exil
n'est point différent
de celui des étoiles
la parole qui nous sauve tombe
toujours dans nos mains
comme une pièce d'argent
dans la main de l'enfant plongeur
notre exil se referme
comme les doigts de ma main sur la tienne.
Ph., G.AdC
L’ESILIO
IV
Dissimulo la mia esistenza
sotto la forma timida del lichene
della medusa
di ciò che potrebbe essere
un rimpianto vivente o il suo contrario
nuoto nell' acqua profonda di una grotta
sono un battito rosso nel cielo
la grossolana luce dell'alba
mi mostra le sciabole
di una tigre di schiuma
nuoto nel mare fino all'orizzonte
sono un mormorio di luce
lo so
un tremito di parole
una pietra vivente
un occhio in agguato lo so
il nostro esilio
non è affatto diverso
da quello delle stelle
la parola che ci salva cade
sempre nelle nostre mani
come una moneta d'argento
nella mano del bimbo tuffatore
il nostro esilio si chiude
come le dita della mano sulla tua.
Luis Mizón, L’esilio, La casa del respiro [La Maison du souffle], Poesie, La Vita Felice, Milano, 2008, pp. 30-31-32. Traduzione dal francese di Mia Lecomte. Introduzione di Tahar Ben Jelloun.
|
Retour au répertoire du numéro de juillet 2009
Retour à l' index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.