Ph., G.AdC
NOSTOS II.
...migrazioni destini
le isole emersero dal mare
per essere abbandonate alle derive...
non ha bisogno di stelle
il naufragare della notte
alla marèa oscuro
che mai raccolse nel palmo della mano
code di comete
e chi domandò mai dove
o se mai avessero brillato
altro che in sogno
luoghi che mai più saranno verdi
nomi
che mai più avranno suono
muta eco...
migrazioni
destini
bestie stivate sotto ponti di sale
amare mare
volti senza sguardo
occhi senza volto
anime a nudo coniugando
cartone e spago
radice
lacerata dove avrai sosta
pesce uccello suicida
fino a quando
albero spoglio
troverai ombra alla pena
per quali scale di
sale e corsìe
attenderai il ritorno di morti senza nome
decifrando il silenzio e l'ora
oroscopi sventura
agli equinozi ai soltizi
ho conosciuto il sale di ogni ponte
il sospiro e l'urlo
la pazienza e il coltello
ho conosciuto
vapori di nebbia e fiumi che trascinano
la bestia selvatica
non calpesta più questi luoghi
l'uccello non li vola
poi ché la pietra di ogni stanza è pena
questi luoghi
l'uccello non li vola...
Ph., G.AdC
NOSTOS II.
...migrations destins
les îles émergèrent de la mer
pour être abandonnées à la dérive...
il n'a pas besoin d'étoiles
le naufrage de la nuit
à marée noire
qui ne recueillit jamais la queue d'une comète
au creux de sa main
et qui ne demanda jamais
ni s’ils avaient brillé ailleurs qu’en rêve
ni où ils étaient
les lieux qui plus jamais ne seront verts
les noms
qui plus jamais n’auront un son
écho muet...
migrations
destins
bétail arrimé sous des ponts de sel
amertume de la mer
visages sans regard
yeux sans visage
âmes à nu conjuguant
cartons et ficelles
racines
arrachées où feras-tu halte
poisson oiseau suicidé
jusqu'à quand
arbre nu
trouveras-tu une ombre pour la peine
sur quels escaliers
dans quelles salles ou coursives
attendras-tu le retour des morts sans nom
déchiffrant le silence de l’heure
horoscopes d'infortune
aux équinoxes aux solstices
j'ai connu le sel de tous les ponts
les soupirs et les cris
la patience et l'arme blanche
j'ai connu
les vapeurs du brouillard et les fleuves qui traînent
l'animal sauvage
ne foule plus ces lieux
l'oiseau ne les traverse plus
puisque la pierre de chaque pièce est peine
ces lieux
l'oiseau ne les traverse plus...
Giovanni Dettori, A varia luna errando, Au gré des lunes errant, Anthologie personnelle 1986-2004, Poésie bilingue italien/français, Éditions La Passe du Vent, 2005, pp. 50-51-52-53. Traduit de l'italien par Marc Porcu.
Giovanni Dettori est né à Bitti (Sardaigne) en 1936. D'abord enseignant, puis directeur de la bibliothèque universitaire de la faculté des sciences politiques et sociales de Turin, Giovanni Dettori a collaboré à de nombreuses revues littéraires. Traducteur, il est aussi poète. Il a publié Canto per un capro : Ipotesi su Birkitt (La Salamandra, Milano,1986), Amarante (Il Maestrale, Nuoro, 1993), prix national Giuseppe Dessi. Giovanni Dettori a été découvert en France au festival de poésie de Lodève, « Voix de la Méditerranée ». Il a participé à l'anthologie poétique L'Heure injuste (éditions La Passe du Vent, 2005) qui réunit les textes de vingt-et-un poètes contemporains.
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La salamandre sait renaître dans ce monde calciné de sels et de morts gisant dans les eaux glauques et froides de la noire océane. Dans son vertige de métamorphoses, elle hèle la louve solitaire qui hurle à la lune. Au loin, là-bas près de la forêt de Brocéliande, on a vu un couple de loups entrer dans le grand sombre de la lande proche...
Rédigé par : Christiane | 10 juillet 2009 à 04:43