Ph. angèlepaoli
OLTRE LE ONDE
a Nina
La bambina che è andata oltre le onde
quando si volta non vede più terra, solo onde
alte più alte di lei che la separano
da quello che ha lasciato sulla riva.
E non c’è azzurro, rosa,
non c'è più cielo o acqua: luce pura
che stempera ogni schianto in una schiuma
d’abbaglio o dentro un'ala
larga come un oceano
sanguinosa.
È la sua vita
che le appare improvvisa dentro il vortice,
perdifiato e spavento
nella gola.
Né padre, ora, né madre, e niente casa.
Mare estremo dentro il sole.
Fabio Pusterla, Corpo stellare, III, Milano, Marcos y Marcos, 2010, pagina 111.
AU-DELÀ DES VAGUES
à Nina
La petite fille qui est allée au-delà des vagues
quand elle se retourne ne voit plus la terre, seulement les hautes vagues
plus hautes qu’elle et qui la séparent
de ce qu’elle a laissé sur la rive.
Et il n'y a plus de bleu ni de rose,
il n'y a plus de ciel ou d'eau : la lumière pure
dilue chaque vague qui se brise dans l’éblouissement
de l’écume ou dans une aile
large comme un océan
sanglant.
C’est sa vie
qui dans le tourbillon lui apparaît à l’improviste
perte de souffle et frayeur
dans la gorge.
Ni père, désormais, ni mère, et aucune maison.
La mer dernière dans le soleil.
Fabio Pusterla, Ultimes paysages, édition bilingue, L’Arrière-Pays, 2009, pp. 16-17. Traduit de l'italien par Éric Dazzan.
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Magique dérive...que je lie au Boutès de Pascal Quignard.
"Rares, très rares les humains qui se jettent à l'eau pour rejoindre la voix de l'eau, la voix infiniment lointaine, la voix pas même voix, le chant pas encore articulé qui vient de la pénombre..." page 75
On peut finir noyé, ou se perdre en plongeant dans cette mystérieuse poésie : quelle musique ! Quel silence !
Rédigé par : Christiane | 12 juillet 2009 à 18:48