Le
29 mai 1958 meurt à Porto Rico le poète espagnol
Juan Ramón Jiménez.
« El poeta es el hombre que tiene dentro un dios inmanente y como el medium de esa inmanencia »// « Le poète est l’homme qui a en lui un dieu immanent, et comme le médium de cette immanence. » (Juan Ramón Jiménez).
Le 25 octobre 1956, le poète est récompensé par le prix Nobel de littérature « pour sa poésie lyrique, qui, en langue espagnole, constitue un exemple de haute spiritualité et de pureté artistique. »
Ph., G.AdC
  LA MÚSICA
De pronto, surtidor
de un pecho que se parte,
el chorro apasionado rompe
la sombra, ― como una mujer
que abriera los balcones sollozando,
desnuda, a las estrellas, con afán
de un morirse sin causa,
que fuera loca vida inmensa.―
Y ya no vuelve nunca más,
― mujer o agua ―,
aunque queda en nosotros, estallando
real e inexistente,
sin poderse parar.
  LA MUSIQUE
Soudain, jailli
d’un cœur qui se déchire,
le jet passionné brise
l’ombre, ― comme une femme
qui, pleurant, ouvrirait sa fenêtre,
nue, aux étoiles, avec le désir fou
d’une mort sans raison,
qui serait folle vie immense.―
Et qui ne revient plus jamais,
― femme ou eau ―,
bien qu’elle reste en nous, éclatante
réelle et inexistante,
sans nulle trêve.
Juan Ramón Jiménez, Beauté [Belleza, 1923], José Corti, Collection Ibériques, 2005, pp. 94-95. Édition bilingue. Traduit par Bernard Sesé.
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