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BLEU PLIÉ AU NOIR
Ça a toujours déjà commencé, ce bleu. C’est juste après le noir.
Après son bruit de semelles. Et ses dessous de terre et de boue
comme grattés sur un paillasson de bout du monde.
Là où personne ne va.
À travers ces traces qu’il laisse aux murs comme au ciel,
j’entends son balbutiement dans les vagues de fleurs blanches où tous les mots écument.
Dans les tourbillons du soleil. Où les couleurs se noient, ivres de coups.
Sur les devants fument les brandons calcinés du regard.
C’est comme quand s’arrondit la véronique sous les mains du papillon et qu’entre
ses plis et le sable qui se soulève s’engouffre le sang, la salive, la terre et la lumière.
C’est alors que ça siffle ! Dans l’œil. Et que la pupille ne sait plus qu’entendre du vent sur les étangs gelés ou de la hache qui fend les bûches de l’hiver.
À même la pâte du vent, l’air qui recule des deux côtés de la lame, lève. Il longe l’abrupt de nouvelles parois. L’escarpé d’anciennes falaises. Le jour en sa pointe.
Son aigu. Avec tout au bout, le bleu.
Ce bleu, après noir.
Ce bleu qui revient mains tendues, paume ouverte. Comme un ciel. Inapaisé.
Dans les hauts. Dans les trouées. Bleu qui se strie. Fait bande.
Referme ses angles. Et qui déjà s’incline et disparaît.
Plié au noir.
Alain Freixe in Décharge n° 141, L’idée bleue, mars 2009, page 68.
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Le bleu est tellement imprécis, il traîne toujours ses "comme", il est une sensation plus qu'une couleur, fugitive, une douleur, une meurtrissure avant d'être un ciel, une illusion, un bonheur. Dans cette écriture il entretient un rapport ambigu avec le noir, que seule la mer peut délivrer, comme un cerne sur une paupière aimée... Je place une airelle bleue, candide, dans la pliure mélancolique du noir pour que le bleu respire doucement sa lumière.
Rédigé par : Christiane | 04 avril 2009 à 08:21
OT (pas vraiment en fait ! )
Yves Klein a-t-il inventé une nouvelle couleur ?
"Selon la légende, Yves Klein aurait fait de longues années de recherche avec le marchand de couleurs parisien Edouard Adam pour mettre au point son fameux bleu. En réalité, il a surtout trouvé une astuce pour conserver sa couleur lumineuse au pigment pur de bleu outremer (qui s'assombrit lorsqu'il est mélangé à un liant ). L'outremer fut inventé en 1828 par le chimiste lyonnais Jean-Baptiste Guimet, Yves Klein n'a fait que mettre au point un nouveau liant incolore à base d'alcool éthylique et d'acétate. Ce qui lui a permis de déposer en 1960, non pas un brevet mais une "enveloppe Soleau" valable 5 ans auprès de l'INPI, Institut National de la Propriété Industrielle (coûte actuel : 15 euros). Ainsi naîtra le mythe de l'International Klein Blue (ou IKB)."
Florence CANARELLI
Amicizia
Guidu___
Rédigé par : Guidu | 04 avril 2009 à 10:05
C'est curieux, je vois le noir plutôt après, Le Bleu.
La ligne d'horizon, Le Pli.
Et derrière ? C'est toujours du bleu oui.
Une Blouse Bleue.
un Blues.
merci Angèle pour vos trouvailles...
Rédigé par : alistrid | 04 avril 2009 à 10:36