Image, G.AdC
αΒ
Vingt-six lettres du monde pour Bernard Noël
Extraits [g. h. i.]
g.
droites sont les lignes
effacées de nos chemins
même si des êtres titubent
à la soudure de nos épaules meurtries
h.
et que serait salive aujourd’hui
à nos lèvres ciselées
par le murmure des souffles
i.
ce seront nos yeux
les derniers à éteindre
les derniers à lâcher
un vol d’oiseaux ivres
comme futiles phosphènes
sous le battement muet
de nos cils
Jean-Claude Villain, In Espace méditerranéen, Autre Sud, Cahiers trimestriels, Décembre 2004 - n° 27, page 52.
« La poésie de Jean-Claude Villain suit un itinéraire topo sensible qui le conduit des terres froides, terres grasses, alourdies de présences familiales et ancestrales ― Mâcon où il est né ― au rivage méditerranéen, dans le Var, dans cette olivaie où il vit à présent au contact des éléments premiers, avec la mer Méditerranée qui se laisse pressentir derrière la colline chargée de pins et d’oliviers.
Il effectue un voyage tant mental que géographique qui, comparable à celui que vécut Icare dans son accession à la connaissance, le conduit des ténèbres à la lumière vers ce soleil tantôt malfaisant, entraînant la mort paradoxale du héros, expression du tragique méditerranéen, tantôt bienfaisant par la lucidité qu'il dispense.
Cheminement langagier aussi de ce poète qui, d'une écriture lyrique, du chant inscrit dans le désert, vient à une plus grande sobriété qui côtoie l'indicible, une rétention du dit qui suspend la parole pour l'engager dans le silence… juste mesure qui met en valeur ce qui a été dit et refuse le risque de pervertir le poème par l'inutile discours. »
Chantal Danjou, Jean-Claude Villain, damier de silence et parole, Editions L’Harmattan, Paris, 2001, page 11.
Vous faites un beau travail. Votre Italie parle à la mienne. Idem pour votre Canari corse. Et l'esthétique de votre site est très agréable.
Vu grâce aux ami(e)s Machet et Villain.
Sophie Braganti
Rédigé par : Sophie Braganti | 16 avril 2011 à 16:26