Photocollage, G.AdC
L’ATTENTE
Si tu viens pour rester, dit-elle, ne parle pas.
Il suffit de la pluie et du vent sur les tuiles,
il suffit du silence que les meubles entassent
comme poussière depuis des siècles sans toi.
Ne parle pas encore. Écoute ce qui fut
lame dans ma chair : chaque pas, un rire au loin,
l’aboiement du cabot, la portière qui claque
et ce train qui n’en finit pas de passer
sur mes os. Reste sans paroles : il n’y a rien
à dire. Laisse la pluie redevenir la pluie
et le vent cette marée sous les tuiles, laisse
le chien crier son nom dans la nuit, la portière
claquer, s’en aller l’inconnu en ce lieu nul
où je mourais. Reste si tu viens pour rester.
Guy Goffette, L’attente, I, La Vie promise, Éditions Gallimard, 1991 ; in Éloge pour une cuisine de province, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 2000, page 237.
GUY GOFFETTE Ph. D.R. Source ■ Guy Goffette sur Terres de femmes ▼ → Ainsi nos pas → Et si… → Jalousie → Je me disais aussi… ■ Voir aussi ▼ → 30 mars 1844 | Naissance de Paul Verlaine → (sur Terres de femmes) 23 janvier 1947 | Mort de Pierre Bonnard |
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ATTENDRE ____
Revenir sur ses pas
refaire le chemin des semailles
s’imaginer la Cornouaille
dans la brume de l’hiver
en sirotant son grand soleil
passereau étourdi
étourneau en sommeil
les pas sur les flots sillages récurrents
lueurs d’argent sous des rayons de lune
couleur de métal hypnotique
hypothèse délavée dans le ciel de février
fraîcheur surannée des ruelles impavides
démarches éloquentes
rêveries safranées
abrupte congédiée
certitudes acquises
il est long le chemin du retour
court l’exil volontaire
et sérieuse l’esquive des Atlantes
Amicizia
Guidu____
Rédigé par : Guidu | 16 février 2009 à 00:18
J'aime beaucoup Guy Goffette.
Je me suis séparée bêtement de ce livre-ci Elle, par bonheur, et toujours nue il y a quelques années. Ce n'est pas bien grave mais depuis, je réfléchis longuement avant de prendre la décision d'offrir un des livres de ma bibliothèque avec lesquels je Voyage. Car c'est par ce livre-là que je suis "entrée chez Marthe et Pierre". Mais c'est une autre histoire n'est-ce pas ?
Je reviens toujours vers la poésie de G. Goffette avec tendresse.
Rédigé par : Alistrid | 16 février 2009 à 08:37
Conditionnel certain
Viens si tu viens pour venir
Repars si tu viens pour repartir
Nos os ont tous besoin d'un peu d'éternité
Et à t'attendre ici j'ai peur de les ronger
Amour, patience des sentences
Amour, laisse-moi parfois
décider
Rédigé par : Mth P | 22 février 2009 à 01:01