Ph., G.AdC
CERTEZA
Si es real la luz blanca
de esta lámpara, real
la mano que escribe, ¿son reales
los ojos que miran lo escrito?
De una palabra a la otra
lo que digo se desvanece.
Yo sé que estoy vivo
entre dos paréntesis.
CERTITUDE
Si réelle est la blanche lumière
de cette lampe, réelle
la main qui écrit, sont-ils réels
les yeux qui regardent ce qui est écrit ?
D'un mot à l'autre
ce que je dis s'évanouit.
Je sais que je suis vivant
entre deux parenthèses.
Octavio Paz, Jours ouvrables [Días hábiles] (1958-1961), Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2008, page 209. Traduction par Yesé Amory et Jean-Claude Masson.
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Vertigineuse question : est-ce réel ? Regardant nous nommons, regardant, nous lisons. Le monde vu est une lecture qui s'écrit : lumière... lampe... main... yeux...
Nous sommes entre deux mots. Je veux le mot qui n'est pas vu, le mot de ce qui n'est pas visible, le mot hors-parenthèse...
Rédigé par : Christiane | 17 janvier 2009 à 12:53
Les parenthèses, tout est là, entre ces deux paumes du vide.
Troublant...
Rédigé par : johal | 18 janvier 2009 à 12:21
Les mots comme des cailloux semés entre les parenthèses, entre les rives du silence et des contraires. D'une strophe à l'autre du poème, entre les deux "paumes du vide", un même cheminement de voix. Merci à toutes deux, Johal et Christiane.
Rédigé par : Angèle Paoli | 19 janvier 2009 à 23:31