BASTIA À FLEUR D’EAU
Terre étroite, éclatante
obstinée
jusqu’à ses bords extrêmes
d’où je déloge sans crier gare
tous les navires
Marie-Ange Sebasti, Bastia à fleur d’eau, photos de Monique Pietri, JA éditeur, Collection La marque d'eau, 2008, page 9. Préface de Marie-Jean Vinciguerra.
Tarra stretta, rilucenta
muvrogna
sinu à li so limiti stremi
Da duva diloghju senza mancu briunà
tutti li navi
Traduction inédite de Nurbertu Paganelli
Achemine la nasse des mots
vers l’autre versant du silence
sans te retourner sur la veille
sans craindre la rumeur hâtive
du port d’attache
id., p. 11.
Incamina la nassula di li parolli
versu l’altru pughjali di u silenziu
senza vultati versu l’arimani
senza tema u scarafaghju affuriatu
di lu to portu
Traduction inédite de Nurbertu Paganelli
L’envers du monde nous importait
quand les toits déversaient
dans le port ébahi
toutes les malles de nos greniers
bruissant de lettres inouïes
id., p. 14.
L’inversu di lu mondu ci impurtaia
quand’è li tetti sbarsaiani
in lu portu stùpitu
tutti sti valisgioni di li nosci suladia
fremendu di letari incridibuli
Traduction inédite de Nurbertu Paganelli
Certains voudront jeter
aux quatre vents
la chronique indiscrète
de nos affrontements
les pages secrètes
de nos connivences
fermer à temps tous nos volets
à leur approche !
id., page 16.
Les oiseaux migrateurs
ont fait escale sans savoir
qu’ils ne partiront plus
et tournoieront infiniment
imbus de nouvelles couleurs
id., page 35.
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