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FESTES DE BACCHUS AU PAVILLON DU BUTARD
À l’occasion de la fête de Bacchus, célébrée le 20 juin 1912, le couturier parisien Paul Poiret, libérateur de la silhouette féminine, pacha adulé du Tout-Paris et de l’Outre-Atlantique, aménage, pour y donner de somptueuses fêtes, le pavillon du Butard. Sis à l’orée de la forêt domaniale de Fausses-Reposes (Celles-Saint-Cloud), ce charmant rendez-vous de chasse, œuvre d’Ange-Jacques Gabriel (1698-1782), premier architecte du roi, a été érigé en 1750 sur ordre de Louis XV.
Dès 1911, Poiret, qui est tombé amoureux de cette « folie », s’y installe, la restaure et lui rend son éclat originel. Au programme des festivités nocturnes de ce 20 juin 1912, des cantates de Jean-Philippe Rameau, un ballet italien à cinq voix (1591) de Giovanni Giacomo Gastoldi di Caravaggio, et un concert pour violons et clarinettes (1707) de Lulli. Et la participation d’Isadora Duncan, qui, aux premières heures du jour, clôt le spectacle sur une aria de Bach et danse avec Paul Poiret déguisé en Jupiter : « J’avais supposé que tous les dieux, les déesses, les nymphes, les naïades, les dyades et les satyres du parc de Versailles s’étaient secrètement donné rendez-vous au Pavillon du Butard ».
Parmi les trois cents invités, Dunoyer de Segonzac et Raoul Dufy, auteurs de superbes décors, et Max Jacob. Le champagne coule à flots. Neuf cents bouteilles sont offertes en l’honneur du dieu Bacchus et le souper est porté sur la tête par vingt maîtres d’hôtel...
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