Poésie pour accompagner la marche d’une récitation en l’honneur de la Mer. Poésie pour assister le chant d’une marche au pourtour de la Mer. Comme l’entreprise du tour d’autel et la gravitation du chœur au circuit de la strophe. Et c’est un chant de mer comme il n’en fut jamais chanté, et c’est la Mer en nous qui le chantera : La Mer, en nous portée, jusqu’à la satiété du souffle et la péroraison du souffle. La Mer, en nous, portant son bruit soyeux du large et tourte sa grande fraîcheur d’aubaine par le monde. Poésie pour apaiser la fièvre d’une veille au périple de mer. Poésie pour mieux vivre notre veille au délice de mer. Et c’est un songe en mer comme il n’en fut jamais songé, et c’est la Mer en nous qui le songera : La Mer, en nous tissée, jusqu’à ces ronceraies d’abîme, la Mer, en nous, tissant ses grandes heures de lumière et ses grandes pistes de ténèbres ― Toute licence, toute naissance et toute résipiscence, la Mer ! la Mer ! à son afflux de mer, Dans l’affluence de ses bulles et la sagesse infuse de son lait, ah ! dans l’ébullition sacrée de ses voyelles ― les saintes filles ! les saintes filles ! ― La Mer elle-même tout d’écume, comme Sibylle en fleur sur sa chaise de fer … Saint-John Perse, Invocation, 3 in Amers [1957], Gallimard, Collection Poésie, 1970, p. 15. |
SAINT-JOHN PERSE Pour en savoir plus sur Saint-John Perse, se reporter au site « Saint-John Perse, le poète aux masques », où il est possible d’écouter de nombreux extraits d’archives sonores, dont de longs extraits du Discours de Stockholm. ■ Saint-John Perse sur Terres de femmes ▼ → 31 mai 1887 | Naissance de Saint-John Perse → Trentième anniversaire de la mort de Saint-John Perse par Joëlle Gardes → Du Maître d’astres et de navigation → Me voici restitué[e] à ma rive natale → Pétrels, nos cils → Vents |
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