Ph. Angèle Paoli développée par G.AdC
TA VISITE
Je sais que ta visite est éphémère
Et que le vol des corbeaux précède la tempête de neige
Quelque part au fond de la forêt
L’intervention divine sera neutralisée par la foudre
Promise est la chute des feuilles sur mes cheveux
Promise est la destruction des molécules dans la clairière
Je sais que ta venue annonce l’ennui des églantines
Et des années sans adjectif
Tamirace Fakhoury, in Douze écrivains libanais, Les Belles Étrangères, anthologie, verticales/phase deux, 2007, page 92.
Tamirace Fakhoury, dite Tamy Fakhoury, est née le 28 novembre 1974 à Beit Chabab, au Mont Liban. Elle a publié dès l’âge de neuf ans une plaquette de poèmes en arabe, Le Pays de l’empereur et de l’enfant perdu et, plus tard, trois recueils de poèmes en français aux éditions Dar an-Nahar de Beyrouth (Aubades, 1996 ; Contre-marées, 2000 ; Poème absent, 2004).
D’une envoûtante sensualité et d'un lyrisme profond et maîtrisé (à contre-courant des modes et bienséances du néo-formalisme de la poésie française d'aujourd'hui), sa poésie — une poésie de l'intime bouleversante — va à l’essentiel. Déchirée entre célébration de la vie et hantise de la mort, cette mort que Tamirace a quotidiennement côtoyée dans les montagnes de son enfance.
Ses poèmes sont publiés dans diverses revues arabes et francophones au Liban, en France, au Canada et en Allemagne (Al Nahar, Al Anwar, Orient le Jour, Revue du Liban, L’Odyssée, Supérieur Inconnu, Poésie 1, Poésie Première…). Enseignant-chercheur à l'Institut Arnold Bergstraesser à Fribourg-sur-Breisgau (Allemagne), où elle a soutenu une thèse de doctorat en sciences politiques sur le Liban d’après-guerre, elle vit actuellement à Florence, où elle poursuit ses travaux de recherche à l'European University Institute.
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Angèle,
Toujours cet incroyable flair pour trouver les mots qui vont droit au coeur de tes fidèles. Ce poème est... renversant !
Rédigé par : Pascale | 24 avril 2008 à 19:07
Renversant, en effet, Pascale, je n'en suis pas encore totalement remise. J'espère d'ailleurs ne pas m'en remettre. J'attends que Tamirace m'envoie son dernier recueil pour continuer à explorer sa poésie, si belle et si bouleversante. Et vous en faire partager les éclats... de mots et d'émotion.
Rédigé par : Angèle Paoli | 29 avril 2008 à 15:12