Aquatinte numérique, G.AdC
À CELUI QUI
Et que j’aime
Vésuve ne cesse pas de chuchoter avec le
ciel. Du vent venu de là et du silence qui
râpe, une invasion de fourmis lente, les
Infatigables. Qu’en vois-tu depuis ta petite
fenêtre que je ne connais pas ?
Que reste-t-il de moi dans tes poumons
quand tu plonges, suis-je air ou vide brûlant,
déjà éponge et corail, déjà douceur et
douleur, et toujours le bienvenu retour au ciel,
là, retour enfin aux yeux, aux miens ?
Les petits pains dorés fabriqués par tes
doigts, déposés par tes doigts,
sont sur la coupe, je mords, l’oranger, tes
doigts. Collés à mon nord et mon sud, plus loin
que les boucles parfumées. Plus
qu’envahie. Ennoiement.
Hélène Sanguinetti, D’ici, de ce berceau, Flammarion, 2003 ; Hence this cradle, Otis Books/Seismicity Editions, Los Angeles, 2007, page 120.
TO HE WHO
And whom I love
Vesuvius doesn’t cease whispering with the
sky. Wind blowing from there and grating
silence, an invasion of slow ants,
Indefatigable. What can you see of it from little
window that I’ve never seen ?
What of me remains in your lungs
when you plunge, am I air or burning emptiness,
already sponge and coral, already softness and
ache, always the welcome return to sky,
returning there at last to eyes, to mine ?
Little golden loaves made by your fingers,
set down by your fingers,
on the cutting board, I bite off, the orange tree, your
fingers. Stuck to my north and south, much farther
than the scented curls. More
than invaded. A flood.
Hélène Sanguinetti, Hence this cradle, Otis Books/Seismicity Editions, Los Angeles, 2007, page 121. Traduit du français par Ann Cefola.
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