LE CHEMIN S’ÉTEND À PERTE DE VUE
Le chemin s’étend à perte de vue dans les nuages blanchâtres
Le printemps longe le cours d’eau bleuâtre
Allégrement des pétales tombent de temps à autre
Le ruisseau charrie très loin leur parfum
Silencieuse, la porte s’ouvre sur un sentier de la montagne
Les saules cachent un pavillon de lecture
Les rayons du soleil pénétrant à travers l’ombre
Dansent joyeusement sur les robes
Liu Shenxu (VIIIe siècle — dynastie des Tang), in Shi Bo, Saisons, Poèmes des dynasties Tang et Song, Éditions Alternatives, 1998, page 22. Traduction du chinois par Shi Bo.
Voir aussi : - (sur le site de ELT OBSERVER/IATEFLChina.org) une anthologie de poèmes chinois tang et song (notamment de Li Bai, Du Fu, Meng Haoran et Wang Wei). On y retrouvera le poème ci-dessus. |
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Merci pour ce merveilleux repère de littérature, c'est exquis.
Rédigé par : Pétronille Memphis | 25 février 2008 à 04:52
Pour le retour du soleil honorer,
le Zéphir, l'air serein lui appareille :
Et du sommeil l'eau et la terre effeuille,
Qui les gardait l'une de murmurer
En doux coulant, l'autre de se parer
De maintes fleurs de couleurs non pareilles.
(Dé)jà les oiseaux en les arbres font merveille,
et aux passants font l'ennui modérer.
Les nymphes déjà en mille lieux s'ébattent
Au clair de lune et dansant, l'herbe abattent :
Veux-tu, Zéphir, de ton heur me donner,
Et que par toi toute me renouvelle ?
Fait mon soleil devers moi se retourner
Et tu verras s'il ne me rend plus belle
Louise Labé, in Sonnets, quelques années plus tard...
Cette vision bucolique m'a rappelé la belle Cordière, par contraste, car elle peuplait la nature de nymphes et de divinités bien loin de l'harmonie paisible de l'orient où l'homme est en retrait et laisse la place au paysage.
LZ
Ps : je n'oublie pas pour Emily Dickinson.
Rédigé par : Leila Zhour | 25 février 2008 à 09:58
Quelques années plus tard, Leïla ?? Huit siècles plus tard, si je m'en tiens à la date de naissance et de mort http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/05/louise_lab_une_.html>hypothétique de La Belle Cordière (1525 - 1566). Liu Shenxu étant né lui autour de 704 et mort avant 753. Trois siècles avant La Chanson de Roland. En fait, il n'y a aucun équivalent littéraire en "France" (si l'on peut dire) pour la même époque. Et c'est normal. Ce sont les Chinois qui ont inventé l'imprimerie (vers 730) [et non pas Gutenberg]. Le premier ouvrage imprimé que nous connaissons est le Sûtra du Diamant, imprimé par Wang Kie le 11 mai 868 et retrouvé à Dunhuang par Aurel Stein en 1907. Il est d'ailleurs exposé à la British Library, à Londres, à proximité de la Bible de Gutenberg.
Le premier document écrit (et non pas imprimé) conservé dans notre langue (langue romane) remonte, quant à lui, à 842 (Serments de Strasbourg).
Amicizia,
Angèle
Rédigé par : Angèle | 25 février 2008 à 11:11
hihi :
je sais bien !
c'était pour rire, les "quelques années".
A cette époque là, Charlemagne venait d'inventer la caroline! et avec quelle difficultés !
Rédigé par : Leila Zhour | 25 février 2008 à 13:02