Ph., G.AdC
QUAND LE JOUR DEVIENT VIDE
Quand le jour devient vide
dans le crépuscule,
quand commence le temps sans images,
que les voix solitaires se rejoignent ―
et quand les animaux ne sont rien que chasseurs
ou bêtes traquées ―
et les fleurs seulement senteurs ―
quand tout devient sans nom comme au commencement ―
tu vas sous les catacombes du temps
qui s'ouvrent à ceux qui sont proches de la fin
là où grandissent les pousses du cœur ―
tu sombres
dans l'intériorité obscure ―
passant déjà la mort
qui est seulement un seuil venteux ―
et grelottant de ce chemin
tu ouvres les yeux
dans lesquels déjà une nouvelle étoile
a laissé son éclat ―
Nelly Sachs in X poètes au féminin, L'arachnoïde, 2005, p. 34, in Éclipse d'étoile [Sternverdunkelung, Bermann-Fischer, Amsterdam, 1949], précédé de Dans les demeures de la mort, Verdier, 1999, p. 120. Traduit de l’allemand par Mireille Gansel.
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Quel site poétique...
Rédigé par : Isabelle Balducchi | 27 janvier 2008 à 22:31
"tu sombres
dans l'intériorité obscure ―
passant déjà la mort
qui est seulement un seuil venteux"
Passant et repassant de la vie au seuil venteux... si la mort ce n'était que "ça" ?
Rédigé par : agnès | 29 janvier 2008 à 09:42
Et que pourrait-elle être d'autre, Agnès? A part cette peur qui nous étreint de devoir nous quitter à nous-même ?
Rédigé par : Angèle Paoli | 29 janvier 2008 à 22:07