Chroniques de femmes - EDITO
La Pensée de midi, n° 22, novembre 2007
MYTHOLOGIES MÉDITERRANÉENNES
Le dernier numéro de La Pensée de midi (n° 22) consacre aux mythologies de la Méditerranée un dossier important et original. Important par les problématiques soulevées et original pour la confrontation et la mise en miroir des thèmes abordés. Mythologies modernes et mythologies antiques, « petite » et « grande » mythologie voisinent ― textes en écho ― qui hantent la mémoire collective d’est en ouest et du nord au sud, d’une rive à l’autre, d’une extrémité à l’autre de la mer. La mythologie, aujourd’hui encore et sans doute avec davantage de force que par le passé, est au cœur de l’actualité du monde méditerranéen. De sorte qu’il paraît fondamental à Catherine Peillon et à Thierry Fabre, coordinateurs des textes rassemblés, de replonger au cœur de ce monde kaléidoscopique, baigné par une même mer/mère aux noms multiples ― La Très-Verte des Égyptiens, la Grande Mère des Hébreux, la mer Intérieure des Romains, la mer Blanche des Turcs, la mer Blanche du Milieu des Arabes, la mer au Milieu des terres des Grecs… ― pour tenter d’en cerner la multiplicité des formes en même temps que les résurgences inattendues.
Ce dossier est donc une invitation à pénétrer les multiples strates qui, de l’Antiquité à nos jours, ont façonné les pays et les peuples, une invitation à en faire ressurgir les composantes pour pouvoir cerner les variations, forces et enjeux qui se nouent aujourd’hui de part et d’autre du Mare Nostrum.
En ouverture à ce dossier, un papier de Thierry Fabre qui s’interroge sur l’avenir du projet de L’Union de la Méditerranée. Un projet vital, mis en péril par « les failles humaines et culturelles » auxquelles s’ajoute la création récente par Nicolas Sarkozy d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.
Fil d’Ariane
Dans Méditerranée, fragments d’un discours amoureux, Catherine Peillon tire, multiples et colorés, bigarrés et odorants, bruyamment contradictoires, les fils d’Ariane qui tissent leur mosaïque d’un bout de la toile Méditerranée à l’autre, terres et mer de ferveurs et d’ivresse, terres de l’Autre et de l’hôte, de l’étranger et du différent. Dans les villes fragmentées ― « de clochers, minarets, chapelets, komboloï » ― où se côtoient les communautés de toutes origines et religions, tous vivent ensemble, partageant vin et olives, pains et rites, langues et dialectes, musiques profanes et sacrées, lieux de pèlerinages et de vie.
Retrouver, sous les décombres des mythologies modernes destructrices ― celles des incendies ravageurs, par exemple ―, les formes anciennes, vivantes et plastiques, qui continuent de modeler l’imaginaire des peuples de la « Méditerranée nourricière », telle est l’approche vivifiante mais lucide que propose Catherine Peillon. Afin que puissent continuer à vivre ensemble « ces peuples de révélation ».*
* Georges Schehadé, Les Poésies, Gallimard, 1952.
Ulysse, l’éternel migrant
L’historien Émile Témime revisite pour le lecteur un ouvrage oublié, paru chez Gallimard en 1946 : Ulysse ou l’intelligence, de Gabriel Audisio. L’historien s’appuie sur ce « texte majeur » pour faire revivre dans ses méandres, la figure fondamentale d’Ulysse, navigateur-négociateur, qui possède entre mille talents, celui très méditerranéen du « Logos ». Ulysse, maître ès arts de convaincre. Selon Gabriel Audisio, Ulysse, éternel migrant en quête d’une terre d’accueil et homme de l’impossible retour, incarne la diaspora. Toutes les diasporas. Et derrière lui, invisible et silencieuse, gardienne de la demeure et du sol, Pénélope transmet aux siens les règles fondamentales et fondatrices du foyer.
L’atopia de Socrate
Le journaliste et romancier Takis Théodoropoulos, s’intéresse, lui, au mythe que Socrate a construit de son vivant à l’orée même de sa mort. Pourquoi l’homme le plus sage de la Grèce accepte-t-il de se suicider alors qu’il se sait innocent ? Pourquoi se donne-t-il la mort devant ses disciples ? Que représente cet acte aux yeux du philosophe ?
Selon Théodoropoulos, l’atopia* de Socrate permet au sage d’échapper au « caractère identitaire du civisme ». La théâtralisation de sa mort ― mise en scène devant témoins ― participe de la création de son propre mythe : celle d’une âme immortelle, fabriquée hors de toute parole divine. Une manière atypique d’échapper au pouvoir de la cité.
Quels enseignements l’attitude du vieux sage peut-elle encore apporter aux hommes d’aujourd’hui, menacés par toutes les formes d’intégrisme ? Telle est la question que pose Takis Théodoropoulos.
* atopia : composé du préfixe privatif « a » et de « topos », le mot « atopia » « renvoie à une attitude qui, privant les lieux de leur qualité de topos, de leurs limites, bouscule la géométrie, voire l’organisation de la cité. » (La Pensée de midi, p. 33).
Duels de lieux et de saints
Docteur en anthropologie sociale, Katerina Seraïdari, qui poursuit ses recherches sur la réconciliation entre Grecs et Turcs après les années 1970, interroge les lieux de rivalité et de complicité entre le monde orthodoxe et le monde ottoman. Nombre de lieux et de saints, également vénérés par les musulmans et par les chrétiens, ont nourri de longue date mythes et légendes. Ainsi de Cibali, saint musulman, adulé par les chrétiens pour avoir intercédé à plusieurs reprises en leur faveur. Cependant, cette « charité universelle », qui permet le passage d’une religion à l’autre, en nourrit aussi le duel. Considéré comme un initiateur, le saint musulman est investi d’une supériorité qui alimente durablement les acrimonies entre les deux religions rivales. De divisions onomastiques ― Constantinople ou Istanbul ― en redistribution de l’espace, le partage entre ciel et terre est aussi partage mythique : « la division s’opère au niveau de la terre commune et cohabitée, entre le sol et le sous-sol, le minaret et la catacombe, l’arrogance du conquérant et l’humilité du soumis » (La Pensée de midi, p. 41). Ces rivalités alimentent aujourd’hui les courants adverses, réintroduisant les vieux dilemmes. Défense d’un idéal identitaire ou nostalgie d’un syncrétisme religieux ?
Les Dormants d’Ephèse
C’est dans un même esprit que Manuel Pénicaud, doctorant en anthropologie, se penche sur le mythe oublié des Sept Dormants. Ce mythe nous ramène à Éphèse, « ville majeure en Asie mineure », carrefour de la Méditerranée, lieu de pèlerinage consacré à Artémis. Ville onirique « vertiginale ». C’est à Éphèse, berceau du christianisme naissant, que se produisit le passage de la déesse païenne à la Vierge Marie. C’est à Éphèse en effet qu’eut lieu la Dormition de la Vierge et que Marie fut proclamée Théotokos (Mère de Dieu). C’est aussi à Éphèse que se trouve la Caverne des Dormants. Crypte dans laquelle sept jeunes Éphésiens furent emmurés vivants par ordre de l’empereur Dèce pour avoir refusé d’abdiquer leur foi.
Attestée par la dix-huitième sourate du Coran, la légende des Sept Dormants perdure en terre d’islam avec de multiples variantes. Provisoirement oublié par le monde déchristianisé, le mythe endormi pourrait bien se réveiller sous une forme inattendue, au-delà des frontières originelles. Ainsi, les sept moines de Tibhirine, martyrs de la guerre civile en Algérie, ont-ils été assimilés aux emmurés d’Éphèse.
Débordant des terres matricielles, le mythe explose au-delà du temps et de l’espace, hors des formes premières qui furent les siennes. Polymorphe et mouvant, le mythe appartient à tous. Il fait partie du patrimoine universel.
Colomba et Carmen
Membre de l’Institut Universitaire de France, Bruno Etienne s’intéresse aux récits liés aux figures féminines de la Méditerranée. Parmi ces figures multiples ― Antigone, Eurydice, Kahina, Phèdre, Esther ou Amazones …―, qui nourrissent l’imaginaire collectif, l’auteur a choisi de consacrer son étude à deux personnages fictifs féminins : Colomba et Carmen. Toutes deux sorties de l’imagination de Prosper Mérimée. Colomba en 1840, Carmen en 1845. Héroïnes fatales, elles forment un double archétypal antithétique. Issue des traditions archaïques corses, Colomba est liée aux lois non écrites du clan. Tout entière vouée au code inédit de l’honneur et de la mort, elle immole sa virginité sur l’autel de la vendetta.
À l’opposé de Colomba, Carmen, autre figure archétypale du monde méditerranéen. Attachée aux gitans d’Espagne, elle est l’ensorceleuse, la Ghoula du Maghreb, qui réduit l’homme en esclavage. Hors la loi, excessive, éprise de liberté, Carmen pousse son amant au crime. Le mythe de Carmen s’inscrit en lettres de sang.
Toutes deux submergées par leur destin, Carmen et Colomba sont les deux visages d’une même figure. Sombre vestale, Colomba sacrifie à la tradition. Maîtresse de ses décisions, Carmen la sauvageonne assume pleinement sa condition de femme. Mais par-delà leurs antagonismes, Carmen et Colomba rejoignent ensemble les grandes figures mythiques de la Méditerranée.
De Déméter à la Mère
Étroitement liée au mythe de Déméter, la figure archétypale de la mère continue de jouer en Sicile un rôle fondamental. Selon l’écrivain sicilien Roberto Alajamo, il existe un lien étroit et direct entre la déesse de la moisson et la mère dans le Bassin méditerranéen.
C’est autour du lac de Pergusa ― au centre de la Sicile ― que la tradition situe le mythe de Perséphone et de sa fille Déméter. Déméter, qui a longtemps présidé à l’économie agricole de la région, représentait l’ordre matriarcal tel qu’il a perduré, inchangé, jusqu’aux abords de la modernité. Pour autant, dans les petits villages perdus de l’île, les traditions persistent et c’est toujours dans le cadre familial que la mère trouve sa véritable place et joue son rôle de maîtresse absolue. Un pouvoir ancestral qui passe avant tout par la magie de l’art culinaire. Un moyen solide et sûr de domination et d’autorité exercé sur les fils de la maison. Avec une préférence très marquée de la mère pour le fils aîné. Le fils aîné, qui jouit de la préférence maternelle, puise toute sa force dans son rapport avec la nourriture que la mère élabore avec amour. Mais, dans le lien charnel étroit que la mère entretient avec son aîné, se cache le désir secret de l’empêcher de grandir. Difficile, dans ces conditions de couper le cordon ombilical.
Mis à mal par quelques réactions féminines violentes ou par les lois du marché, le mythe maternel méditerranéen n’en demeure pas moins très vivace. La précarité de l’emploi contribue à maintenir les mères dans leur rôle de dea ex machina et les fils dans leur situation de dépendance. Une tradition que rien ne semble devoir ébranler. À la flexibilité du travail répond l’inflexibilité maternelle, toujours présente et efficace.
Eldorado mon amour
Parmi les mythes modernes contestables et contestés figure celui de « l’eldorado européen ». Pour Driss Ksikes, journaliste et écrivain marocain, il existe au Maroc toute une mythologie de l’Europe qui fait miroiter aux yeux des populations les plus modestes, les promesses d’un « Graal matériel » et d’un avenir meilleur. Un eldorado dont l’auteur dénonce les dangers et les pièges. Au péril de leur vie, les migrants qui s’entassent dans des esquifs de fortune, sont la proie d’organisations clandestines ou mafieuses qui les exploitent sans vergogne et n’hésitent pas à les laisser mourir. Mais le rêve a la peau dure et continue d’agir sur les Marocains. Pour les uns, c’est la France ― charmeuse et traîtresse ― qui joue le rôle de miroir aux alouettes avec la complicité active de la régie Renault, agent recruteur « providentiel ». Pour d’autres, le paradis, c’est Taliane. Et même si l’Italie se mue très vite en cauchemar, c’est elle qu’il faut rejoindre à tout prix.
Pour nombre d’enfants de la classe moyenne, « les écoles de mission » constituent un tremplin vers la réussite. Le rêve de l’Europe passe par la langue française ou la langue espagnole, passeports indispensables pour l’avenir. Hélas, pour la plupart des « fils de la mission », l’exil se transforme en échec puis, rapidement, en « crise de réintégration ».
En dépit des dangers qui guettent l’immigré ― en mal de terra nova ― et des fléaux qui l’attendent ― islamophobie et racisme européen ―, l’obtention de visas reste pourtant le seul objectif à atteindre et la seule issue de secours possible.
En définitive l’Arbre de Hassan II, métaphore du Maroc, « racines plongées en Afrique » et branches étendues en Europe, n’est plus pour le moment qu’une « verticalité » sans branches et l’Europe, un vieux rêve obsolète, voué à l’inaccessible.
Le Pain de la Méditerranée
Dans un ouvrage en préparation intitulé Le Pain de la Méditerranée ― sacré et profane, l’écrivain Predrag Matvejevitch nous invite à un voyage qui passe par la symbolique du pain. Selon l’auteur, il serait possible de tracer et de suivre une véritable route du pain. Aliment essentiel des peuples de la Méditerranée, le pain a permis, dès les origines, de distinguer « barbares » et « civilisés ». D’un côté « une bouillie confectionnée grossièrement à partir de céréales sauvages », de l’autre le pain obtenu à partir de la culture du blé. Dans ce maillage étroitement tressé d’une rive à l’autre, d’un pays à l’autre de la Méditerranée, les îles se sont fait relais d’échanges dans la transmission des traditions liées à l’histoire du pain et à l’histoire des religions. Archétype unificateur, présent dans les mémoires du passé et dans la vie quotidienne d’aujourd’hui, le pain continue d’alimenter les coutumes des peuples.
L’auteur illustre son propos avec deux exemples majeurs ayant trait au christianisme. Aliment des saints et des ermites, le pain nourrit le corps et l’âme. C’est le pain azime (pain sans levain) qui nourrit saint Paul sur le chemin de Damas ; c’est aussi le pain de saint Antoine qui sauve de la faim les malheureux et les faibles.
Du Midi au Sud
Spécialisé dans la sociologie de l’environnement et de la culture, Jean-Louis Fabiani analyse pour La Pensée de midi l’émergence toute récente de la notion de Sud. Une nouvelle mythologie qui s’impose depuis quelques années au détriment de la notion géographique de Midi, devenue subitement caduque. Partie du Nord de l’Europe, cette nouvelle mythologie méridionale a trouvé dans la revue Côté Sud « l’un des meilleurs propagateurs » de la notion de Sud. S’appuyant sur des images fortes, propres à imposer un nouveau style de vie, la revue Côté Sud s’emploie à fédérer les esprits et les corps de ses adeptes autour d’une série de concepts très séduisants. Parmi lesquels l’indispensable effacement des frontières qui fait se côtoyer sur les belles pages colorées de la revue, maisons provençales et riads marocains, bastides rénovées selon les critères étudiés avec soin par les propriétaires « aménagistes » et somptueuses villas des Bahamas et d’ailleurs. Effacement auquel vient s’ajouter l’effacement de la frontière intérieur/extérieur de la maison du Sud. Ouverte aux joies du corps et à toutes les formes de sociabilité, la maison du Sud est un espace festif qui associe à l’esprit ludique dans lequel elle s’inscrit, authenticité et esthétisme. La maison du Sud se veut un espace composite, hybride, qui vise cependant à l’effet de réel provençal. Au mélange des cultures sont associés les produits du terroir, gages indispensables d’authenticité.
Pour autant, le Sud rénové n’a plus rien à voir avec le pays de nos enfances.
Accompagné de nombreuses références bibliographiques, un article très éclairant, absolument passionnant ! Pour moi, le meilleur article de ce numéro.
L’énigme du duende
Paco de la Rosa, écrivain andalou et musicien, travaille sur l’énigme du vocable duende, aux significations multiples. Difficile à appréhender, même pour un espagnol, le duende désigne étymologiquement « quelque chose de nocturne et de lumineux », en même temps que de familier. Par extension, il désigne aussi l’esprit malin de la maison, qui se joue de ses habitants en leur faisant des vilains tours. Ou encore, le lutin malicieux qui affectionne la musique, le chant et la danse et se livre, la nuit, à des sarabandes sous la lune.
Lié au culte des morts, le duende est de toutes les cultures et de tous les récits. Il est le jinn ou jan des Mille et Une nuits, le Lar des Romains ou le thei ephesteioi des Grecs. Il habite les contes transmis le soir, par les grands-mères au moment d’endormir l’enfant.
À partir du XVIIIe siècle, époque d’apparition du « cante », le duende s’associe au flamenco, « art transmis par l’intermédiaire de familles gitanes bien précises : las familias cantaoras ». Le duende désigne ce moment de magie et d’ivresse, de frisson inexprimable qui saisit soudain l’assemblée. Moment d’enchantement mystérieux et de pure émotion cathartique qui libère momentanément des tourments existentiels et des doutes cruels. Le vrai « cante » est la recherche de cet instant de désarroi davantage que de bonheur.
Mais le flamenco n’a pas échappé à la banalisation et aux effets ravageurs de la société de consommation. Et les artistes d’aujourd’hui, perdus entre leur désir de rester fidèles à la tradition et celui de « s’accrocher aux incertitudes des nouvelles tendances », sont en proie au plus profond des doutes.
Muthos ?
Dernier article du dossier, celui de l’écrivain et philosophe Michel Guérin, membre de l’Institut de France. Intitulé « Qu’est-ce qu’un mythe ? », cet article pose la question de la définition du muthos grec et propose une série d’approches, tantôt fondées sur les références à l’Antiquité, tantôt élaborées à partir de penseurs de la Modernité, tels que Roland Barthes, Claude Levi-Strauss, René Girard ou Jean-Luc Nancy.
À l’origine, le mythe renvoie à toute forme d’oralité, non encore contaminée par le logos : parole, « discours, récit, rumeur, message, conversation, conseil, projet »... Plus précisément, pour qu’il y ait mythe, il faut qu’il y ait dérapage dans le signifiant. Il y a mythe dès lors que le récit se glisse dans « l’écart du signifié et du signifiant ». « Décantation de sens », le mythe se distingue de l'Histoire (avec un H) par son amour immodéré de l’imagination et de l’absence de contraintes assujetties à la vérité. Il a pour objet privilégié tout ce qui touche à l’origine. Quelle que soit la forme que prend le récit, le mythe est toujours en relation étroite avec la Genèse, et avec la violence qui l’accompagne. C’est toujours la même histoire qui est reproduite, avec ses Puissances capricieuses à combattre, ses conflits et rivalités, ses « travaux » à surmonter, ses monstres à détruire, ses contradictions et ses abus destructeurs. « Lié aux rites et aux interdits », pris entre « vénération » et « exorcisme », le mythe est une pensée qui interroge le pourquoi du monde et des hommes, les forces en présence, qu’elles soient d’ordre cosmique, religieuse, familiale ou politique. « Si l’enjeu du mythe est l’origine, son fonctionnement est répétition ».
Sans cesse réinvesti par les excès d’un logos trompeur, le mythe doit être soumis à de multiples réinterprétations, c’est-à-dire, comme l’avait fait Roland Barthes, « ramené à la condition linguistique, puis, relativisé, référencé, strictement relié à un contexte ». Une manière sûre d’impliquer l’homme moderne dans le décodage permanent de « l’empire des signes » qui est désormais le sien.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Voir aussi : - (sur Terres de femmes) La Pensée de midi, n° 19/« Qui menace qui ? » ; - (sur Terres de femmes) La Pensée de midi, n° 20/« Beyrouth XXIe siècle » ; - (dans le Magazine de Zazieweb) Revue des revues V : La pensée de midi. Penser le monde méditerranéen, par Angèle Paoli ; - (sur le blog de Jean-Marc Bellot) Madone, nomade... (compte rendu de la conférence de la brasserie des Danaïdes sur le thème des Mythologies méditerranéennes, le 12 décembre 2007). |
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Quel travail Angèle, bravo !
Rédigé par : Etienne | 12 décembre 2007 à 19:51
Oui, Bravo!
J'imprime aussitôt. Je relis, je souligne. J'aime. Je garde. Un grand merci Angèle et des sourires.
Rédigé par : traces | 07 janvier 2008 à 14:37
Merci, traces écrites. J'ai deviné comment tu étais arrivée ici. Par le blog de Jean-Marc Bellot !!
Cu amicizia,
Anghjula
Rédigé par : Angèle | 08 janvier 2008 à 16:34