Ph. angèlepaoli
IL Y A LÀ
Il y a là
tu as laissé derrière toi
la douleur confuse
de celle ― ta mère ―
qui ne peut qui ne sait
dire être
autrement que dans
la négation
de la vie de ta vie
il y a là
tu as laissé derrière toi
patience après patience
cet autre qui t'attend
qui te dit son silence
à être là
sans toi
là-bas
pour toi
il y a ici
tu as emporté avec toi
ton désarroi
tes larmes bâillonnées
de peur qu'elles ne s'épandent dans la cruauté
de tes rides
il y a là
tu as laissé derrière toi
la douceur des jours dans la lumière
or de l'automne
œil ouvert sur la nappe du ciel
il y a là
tu as laissé derrière toi
celle qui danse
robe à pois
virevolte tangos
video-clip de Buenos Aires
il y a là
tu as laissé derrière toi
ton sommeil à l'abri des nuits
sans lune
bien-être de ta jambe
dépliée peau à peau
même rythme
dans l'insouciance
de la nuit même temps
d'absence abandonné
au rêve
il y a là
tu as laissé derrière toi
la paysanne fleurs blanches
artificielles
achetées pour sa mère
― il y en a comme ça qui meurent
ça arrive ―
la mort arrive ― oui ― et nul
ne la voit venir.
Lucca, 31 octobre 2007
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
|
Retour au répertoire de novembre 2007
Retour à l'index de la catégorie Zibal-donna
La poésie permet l'objectivité du monde et de sourdes métaphores -l'objet confidentiel dans la langue balance entre dit et non-dit. Outrepasse le silence outrepasse la langue il ne sera plus ni espérance ni désespérance : seul sera dit ce qui méritait d'être dit. J.-M.
Rédigé par : Jean-Marie | 03 novembre 2007 à 17:32