Il y a vingt-trois ans, le
30 novembre 1987, François Mitterrand inaugurait
l’Institut du monde arabe. Créée sur l’initiative du gouvernement français et accueillie par dix-neuf états arabes, cette fondation a pour vocation de faire connaître au public français la culture et la civilisation arabes.
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Construit quai Saint-Bernard à Paris, l’Institut du monde arabe est, à mes yeux, la plus belle réalisation de Jean Nouvel, l’un des plus brillants architectes français, classé parmi les architectes dits « high tech ». Aux côtés de Jean Nouvel, Pierre Soria et Gilbert Lezenes. Tous trois ont élaboré les plans de l’ouvrage en collaboration avec Architecture-Studio (Martin Robain, Jean-François Galmiche, Rodo Tisnado, Jean-François Bonne) et le concours de l’architecte conseil saoudien Ziyad Ahmed Zaidan.
Élégant mélange de verre et de métal, cette œuvre résolument moderne, qui joue sur les effets de transparence et de lumière, symbolise la synthèse entre deux civilisations, deux mondes : monde arabe et monde occidental. À travers cet immense vaisseau vitré, subtile alliance du dehors et du dedans, de l’ancien et du nouveau, les deux cultures jumelles se côtoient, se croisent et se complètent, emportées dans une même figure de proue. Scindé en deux par une faille, le bâtiment principal est un point de repère dans le paysage urbain de Paris. Tournée vers le Paris historique, la façade nord du bâtiment reflète les immeubles parisiens tandis que la façade sud est une adaptation moderne du moucharabieh. Tout au bout de la faille, une cour intérieure, semblable à celles que l’on trouve dans les habitations orientales. La lumière du jour est exploitée par une technologie complexe (cellules photo-électriques, diaphragmes…) qui assure de savants dosages et tamisages.
Conçu pour le dialogue et pour l’échange, vitrine du monde arabe en plein coeur de Paris, cet ensemble architectural qui s’élève sur cinq niveaux, comporte une riche bibliothèque, un centre de documentation, un musée de la civilisation arabe et de l’art islamique, des salles de conférences et de lectures, un espace son et image.
L’Institut du Monde arabe organise rencontres, lectures, festivals de la poésie et du cinéma. Et bien sûr aussi de très belles expositions.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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