Ph., G.AdC
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MARINA TSVÉTAÏEVA Source ■ Marina Tsvétaïeva sur Terres de femmes ▼ → 20 décembre 1915 → 27 avril 1916 | Poèmes à Blok, 1 → 21 juillet 1916 | Lettre de Marina Tsvétaïeva → 14 août 1918 → 5 décembre 1921, Amazones → 31 août 1941 | Vénus Khoury-Ghata, Marina Tsvétaïeva, mourir à Elabouga → [Bras ployés au-dessus de la tête] → Cessez de m'aimer → J'aimerais vivre avec vous ■ Voir aussi ▼ → le site Marina Tsvetaeva |
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NE DAIGNE
La mer blanchit, siècle d’exil, l’air en fureur,
en toi, je parle, le plus ardent, tout ce qui fut,
Marina, je t’appelle, mon frère aussi, ma sœur,
en moi, ta voix chanta, vois-tu, ce qui n’est plus.
Errante, abandonnée, petite sorcière, tu hantes.
Tout, ― tu sacrifiais tout, ― à la poésie,
tantôt glace fracassante et tantôt braise brûlante.
Je n’entends plus ta voix stridente de frénésie.
Reine Akhmatova, est-elle toujours la plus belle ?
Tu parles avec Ossip, Reinecke et Boris,
les anges du Paradis te frôlent de leurs douces ailes.
Sache-le ! Ta parole sur les cimes d’envol nous hisse.
― Tsvétaïéva ? Connais pas… Le pays maudit !
Une femme seulette face à la meute des loups sanglants.
« Inutile », « impossible », ― Marina la bannie !
Debout dans l’incendie. Comme un sorbier vivant.
Sœur d’Antigone, dans le grand désordre des choses,
vampire, pour les uns, hérétique, pour les autres,
âme si vaillante, aimante de la beauté déclose,
ton ultime parole fut peut-être jetée « Contre ! »
Rédigé par : Serge Venturini | 19 novembre 2007 à 23:32