Le
14 novembre 1893 naît à Milan
Carlo Emilio Gadda.
SCHEGGE D’UN CUORE ESPLOSO
Schegge d’un cuore esploso, erano schizzate via in ogni direzione in ogni canto, dimesso d’un subito, alla sola vista di quella spiritata pantegana, il loro ancheggiato e mamillante sacerdozio. Ed erano gridi ed acuti da non dire mentre saettava qua e là il baffone come cocca di balestra, nera acuminata polpetta. Molte, smemoratesi d’essere ignude, avevano fatto il gesto d’abbassar la gonna ai ginocchi, a proteggere un a delicatezza indifesa : ma la gonna se la sognaveno. E la delicatezza artrettanto.
Cosi, nel delirio, avevano domandato scampo alla fuga, agli specchi del padùle, all’ombre dei giunchi, alla notte, all’ argentata macchia dei lecci, dei pini a lido, allerisciacquature libere del lido, signoreggiato da bulicante maretta : altre, poetesse ed oceanine precipiti da le scogliere lunari del circèo, s’erano butatte a le spume del frangente. Ma la contessa Circia ebriaca arrovesciava il capo all’indietro, ricadendole i capelli zuppi (mentre palloncini gialli ridevano e dondolavano in cinese), nella torpida benignità della notte : zuppi d’uno shmpo di white label ; la fenditura della bocca, quale in un salvadanaio di coccio, s’inarcava sguaita fino a potersi appuntare agli orecchi, le paccava il volto come il cocomero dopo la proma incisione, in due batti batti, in due sottosuole di ciabatta : e dagli occhioni strabuzzati, che gli si vede il bianco di sotto a l’iridi come d’una Teresa riposseduta dal demonio, le gocciolavano giù per il volto lacrime etiliche, stille azzurrine : opalescenti perle d’un contrabbandato Pernod […] Stillava perle azzurrine, lacrime di àloe, di terebinto e di wodka : arrovesciato il capo, smùarriti nella notte i capelli, coi due diti pollice con un topazio giallo cadauno aveva sollevato la gonna, sul davanti, palesato a tutti che ciaveva le mutanne.Ce l’aveva, la santa donna, le mutanne : si si si ce l’aveva, ce l’aveva. Lo spiritato ratto aveva infilato quella via, ch’era la via del dovere, per lui e per l’annasante sua fifa, le rampicava ora le cosce come un’edera, grasso e nel suo terrore fremente, la faceva ridere e ridere a cascatella grulla, smaniare dal solletico : ecco là : ce l’aveva di cartone e di gesso, le mutanne, quella volta. Perchè una volta in vita le avevano ingessato la trappola.
Carlo Emilio Gadda, Quer pasticciaccio brutto de via Merulana, Garzanti Editore, 1957, pp. 234-235-236.
QUARTIERS DE CHŒUR EN EXPANSION
Quartiers de chœur en expansion, ces dames avaient sailli en tout sens, en tout lieu, non sans se remettre aussitôt, rien qu’à voir cette possédée, de leur sacerdoce en déhanchements et mamelles. Lors avaient retenti les clameurs suraigües, tandis que fulgurait, ça et là, comme un dard (un carreau d’arbalète), la velue, l’affreuse saucisse à bacchantes. Foin de toute nudité, plus d’une avait eu le réflexe de rabattre sa jupe sur ses genoux pour protéger une délicatesse sans défense : la jupe, hélas, n’était que rêve, et la délicatesse à l’avenant.
Au sein de ce délire, elles avaient cherché leur salut dans la fuite, dans les mares de la palud, l’ombre des joncs, la nuit, le maquis argenté des yeuses, et des pins parasols, vers les plages, les clapotis en liberté le long des grèves, patronnées par une houle mijotante ; d’autres, se laissant choir, poétesses et océanes, des à-pic lunaires de Circé aux bancs d’écumes des brisants. Mais la vicomtesse Cerceau, ivre, rejetait la tête en arrière, les cheveux imbibés, retombants (tandis que les ballonnets jaunes rigolaient et se balançaient en chinois), dans la bénignité torpide de la nuit : imbibés de la mousse d’un shampoing au white label. Fente de tirelire, sa bouche s’ouvrait, canaille, jusqu’aux oreilles, partageant sa figure en deux, comme bâillent les pastèques au premier coup de tranchoir, comme un festival de claquettes. Et de ses gros yeux révulsés qui laissaient voir la sclérotique, blanche sous les iris-une véritable Thérèse repossédée par le démon - perlaient sur ses joues des pleurs éthyliques, des gouttelettes d’azur, larmes opalescentes d’un pernod contrebandier… Elle distillait des perles d’azuli, des larmes d’aloès, de térébinthe et de vodka. Tête à la renverse, ses cheveux épars dans la nuit, une topaze jaune à chaque pouce et chaque index, elle avait retroussé sa jupe par devant, prouvant aux yeux de tous qu’elle portait culotte. Pour en porter, elle en portait, la sainte femme, des culottes : oui, oui, elle en portait. Et le taupin halluciné avait, sans coup férir, enfilé tout droit ce chemin, le chemin du devoir pour lui et sa subodorante trouille. Il lui grimpait aux cuisses, à présent, comme zigzag de lierre, grassouillet, frétillant de terreur, il la faisait rire et rire et se gondoler en cascades, trépider sous les gratouillis. Hop là ! Ça y était. Elle les avait en stuc et en staff, désormais, ses culottes. Car on lui avait enfin, une bonne fois dans sa vie, emplâtré la chausse-trappe.
Carlo Emilio Gadda, L’Affreux Pastis de la rue des Merles, Éditions du Seuil, 1963, pp. 189-190. Traduit de l’italien par Louis Bonalumi.
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