Ph., G.AdC
LUNA
No, non sei tu che voli, nessuno
vola ― la casa è una luna.
Nel buio a tastoni cerco la làmina, la spugna
per asciugare la finestra. Guardo.
Io pulitore di specole
a ventimila millimetri d’altezza nel vuoto siderale
spio l’abbandonata bolla di luce, lo scafandro
svuotato della testa. Io mollusco
uscito a fare quattro passi in direzione della morte
osservo da fuori il dentro
della conchiglia. Succosa
cella, dolce scomparto resinoso,
la mia vita è lì. E’ quella che è. Non posso
qui, da questo aggetto, mutarla. Da lontano
mi colma, mi raggela…
Giovanni Raboni, Nel grave sogno, in Tutte le poesie (1951-1998), Garzanti, 1997 ; Garzanti Gli Elefanti, 2000, p. 157.
LUNE
Ah ce n’est pas toi qui voles, nul
ne vole ― la maison est une lune.
Dans le noir à tâtons je cherche une lame, une éponge
pour essuyer la fenêtre. Je regarde.
Moi nettoyeur d’observatoires
dans le vide sidéral à vingt mille millimètres d’altitude
j’épie la bulle de lumière abandonnée, le scaphandre
vidé de sa tête. Moi mollusque
sorti faire quelques pas en direction de la mort
j’observe du dehors le dedans
de la coquille. Alvéole
juteux, doux compartiment de résine,
là est ma vie. Elle est ce qu’elle est. Je ne peux,
de cette saillie, la changer. De loin
elle me comble, elle me glace…
Giovanni Raboni, À prix de sang, Poèmes 1953-1987, Éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2005, p. 136. Anthologie établie par Giovanni Raboni en 1988. Traduit de l’italien par Bernard Simeone.
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Preparativi dell’inverno
Sì, veramente tutto può accendersi di nuovo
come sulla magra pianura vedi torme
d’uccelli sfiorare di sbieco il crepitio
delle stoppie annerite che il loro soffio avviva
e in quel breve scarto esaurirsi la vista:
non è nel vento che ricomincia senza fine,
nell’ipnotico ritorno delle onde la vita!
Esita sull’orlo d’un gesto, col timore
Dei piccoli animali ombrosi che i fuochi
Lasciati per terra attirano, schiude le acque
Del nord, respira… Così di sorpresa
Eccola l’attesa sodaglia, l’esultanza dei passaggi,
l’inverso del tempo che rassicura. Attraversare
l’orizzonte basso, voltare le spalle
alle case, sentire la pazienza del freddo
fertile! Non ci sarà più bisogno di carezze.
Si dovrà tradire ogni luogo, ogni nascita.
Jean-Charles Vegliante, Nel lutto della luce [Dans le deuil de la lumière], Poesie 1982-1997, traduzione di Giovanni Raboni, Torino, Einaudi, maggio 2004.
Rédigé par : alfred | 25 septembre 2007 à 21:39
Grazie mille, carissimo Alfred, pour cette attention (qui présuppose une lecture attentive et intelligente de Terres de femmes). Vous êtes "bluffant" (comme on dit couramment en France) !!! Je vous fais un lien sur une radio-conférence de Jean-Charles Vegliante sur le traduire comme pratique-théorie (une problématique à laquelle vous vous confrontez régulièrement).
PS Saviez-vous que Giovanni Raboni était le traducteur, chez Mondadori, de l'intégralité de A la recherche du temps perdu ? Je l'ai constaté ce matin en consultant mes exemplaires italiens de La Recherche.
@ prestu, amico
Rédigé par : Angèle Paoli | 26 septembre 2007 à 15:04
Merci, Alfred, que je ne connais pas. Merci aussi à Angèle Paoli, bien entendu. Merci à vous "au moins un lecteur"-s, c'est si rare, pour moi ; mais aussi pour avoir donné toutes ces indications sur l'ami disparu (remarquable, le site auquel vous renvoyez pour sa voix... on y entend aussi l'aboiement d'une bête - d'un dieu peut-être, légèrement en avance pour accueillir Giovanni - et des enfants).
J'ajoute que plusieurs de ces textes se trouvent traduits en français, dans Le Nouveau Recueil n° 75 (juin-août 2005) et Le Bateau Fantôme n° 6 (2007).
En amitié poétique,
Jean-Charles Vegliante
Rédigé par : Jean-Charles Vegliante | 06 octobre 2007 à 18:56
“Già ci tormenta il lutto della luce” [1]. … Perché ogni poesia è un atto di resistenza contro l’oscurità.
[1] Jean-Charles Vegliante
Grazie a voi
alfred
Rédigé par : alfred | 07 octobre 2007 à 09:56