Le 4 septembre 1896 naît à Marseille Antonin Artaud.
Ph., G.AdC
LÀ OÙ D’AUTRES PRÉSENTENT DES ŒUVRES
Là où d'autres proposent des œuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit.
La vie est de brûler des questions.
Je ne conçois pas d'œuvre comme détachée de la vie.
Je n'aime pas la création détachée. Je ne conçois pas non plus l'esprit comme détaché de lui-même. Chacune de mes œuvres, chacun des plans de moi-même, chacune des floraisons glacières de mon âme intérieure bave sur moi.
Je me retrouve autant dans une lettre écrite pour expliquer le rétrécissement intime de mon être et le châtrage insensé de ma vie, que dans un essai extérieur à moi-même, et qui m'apparaît comme une grossesse indifférente de mon esprit.
Je souffre que l'Esprit ne soit pas dans la vie et que la vie ne soit pas l'Esprit, je souffre de l'Esprit-organe, de l'Esprit-traduction, ou de l'Esprit-intimidation-des-choses pour les faire entrer dans l'Esprit.
Ce livre je le mets en suspension dans la vie, je veux qu'il soit mordu par les choses extérieures, et d'abord par tous les soubresauts en cisaille, toutes les cillations de mon moi à venir.
Antonin Artaud, L'Ombilic des Limbes [Gallimard, Collection Une œuvre, achevé d'imprimer juillet 1925], Gallimard, Collection Poésie, 1968, p. 51.
|
Retour au répertoire du numéro de septembre 2007
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Retour à l' index des auteurs
Antonin Artaud célébré ici et outre-atlantique. J'aime la portée philosophique de cet extrait faussement confus. Avec, en plus, une bien belle photo.
http://www.pattismith.net/souvenance.html
Rédigé par : Pascale | 06 septembre 2007 à 15:08
Les lettres de ménage sont superbes.
Rédigé par : alfred | 10 septembre 2007 à 21:32
Deuxième lettre de ménage
Ho bisogno accanto a me di una donna semplice e equilibrata, e la cui anima inquieta e torbida non fornisca continuamente alimento alla mia disperazione. Questi ultimi tempi non ti vedevo più senza un senso di paura e di malessere. So molto bene che è il tuo amore a fabbricare le tue inquietudini sul mio conto, ma è la tua anima malata e anormale come la mia che esaspera queste inquietudini e ti rovina il sangue. Non voglio più vivere vicino a te nel timore.
Rédigé par : alfred | 11 septembre 2007 à 23:02
Comme il est beau sur cette photo!
Rédigé par : traces | 19 octobre 2007 à 08:03