Le 1er septembre 1887 naît à la Chaux-de-Fonds, en Suisse, Blaise Cendrars (de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser).
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Voyageur insatiable, homme cosmopolite hanté par la soif inextinguible de « vivre partout à la fois », Blaise Cendrars arpente les terres de l’ailleurs. La Russie et l’Extrême-Orient traversés au rythme du chemin de fer lui inspirent la Prose haletante et cinématographique du Transsibérien. Une poésie de la modernité qui apparente Cendrars à Paul Morand et à Guillaume Apollinaire.
EFFEUILLE LA ROSE DES VENTS
Effeuille la rose des vents
Voici que bruissent les orages déchaînés
Les trains roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés
Bilboquets diaboliques
Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais
D’autres se perdent en route
Les chefs de gare jouent aux échecs
Tric-trac
Billard
Caramboles
Paraboles
La voie ferrée est une nouvelle géométrie
Syracuse
Archimède
Et les soldats qui l’égorgèrent
Et les galères
Et les vaisseaux
Et les engins prodigieux qu’il inventa
Et toutes les tueries
L’histoire antique
L’histoire moderne
Les tourbillons
Les naufrages
Même celui du Titanic que j’ai lu dans le journal
Autant d’images - associations que je ne peux pas
développer dans mes vers
Car je suis encore fort mauvais poète
Car l’univers me déborde
Car j’ai négligé de m’assurer contre les accidents
de chemin de fer
Car je ne sais pas aller jusqu’au bout
Et j’ai peur.
Blaise Cendrars, Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France, Du monde entier, Poésies complètes : 1912-1924, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 1967, pp. 40-41.
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