Ph., G.AdC
LA DIAGONALE DU FOU
la lumière sans soleil compose un état
très violent
sur un bord de terre plat désert
sans arbres sans roches
les gigantesques bascules des vagues
transportent des ruines d'écume
elles ressemblent aux combes
prises dans les brouillards
face aux creux et dos aux montagnes
une haute maison en bois abandonnée
elle accueillait les poètes
en échange d'une strophe on offrait un repas
bouillie de pommes de terre aux herbes
tripes de mouton tête de morue séchée
beurre rance requin pourri
Kanaka est sur la diagonale du fou
Jean-Jacques Viton, Kanaka, P.O.L., 2006, p. 34.
JEAN-JACQUES VITON Voir aussi : - (sur Terres de femmes) Jean-Jacques Viton/Kanaka ; - (sur le site de l'éditeur P.O.L.) une fiche bio-bibliographique sur Jean-Jacques Viton et une fiche sur Kanaka ; - (sur le site du cipM) une autre fiche bio-bibliographique sur Jean-Jacques Viton ; - (sur le site du Matricule des Anges) une note de lecture d'Emmanuel Laugier sur Kanaka. |
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"Dans le sous-sol des abris", "la diagonale" affolante des souvenances... Un film où nos acteurs sont des silhouettes incompressibles, les revenants jamais tout à fait partis ? Violence de la distance interminable et répit des alcôves non algiques, nostalgiques ?...
Rédigé par : Mth P | 16 juin 2007 à 13:25
Oui, Mth, les souvenirs épousent parfois d'étranges configurations. Et refont surface là où l'on ne les attendait pas (plus ?). Les silhouettes aussi se reprécisent, que l'on n'avait pas vraiment oubliées ! Avec elles ressurgissent les effluves que l'on croyait anéantis. Mais laissons nos vieux démons sur le seuil, afin que ne demeure que la beauté du jour.
Rédigé par : Angèle Paoli | 17 juin 2007 à 00:21