Ph., G.AdC
[A GUARDARTI]
A guardarti m'indugio intenerito
d'oltre il muretto basso che ti cinta,
piccolo cimitero di campagna.
Aperto al cielo, alla mercé del vento
della pioggia, vegliato dalle stelle,
tu ancora partecipi alla vita.
Soave come l'improvviso sonno
che chiude gli occhi al piccolo che piange,
l'erba qui addormenta le speranze
delle fanciulle, l'ansia delle madri
e tutto il nostro affaccendarci invano...
Qui la Vita e la Morte si dan mano
come sorelle...
Tutto ciò che è,
è un poco ciò che fu, un poco ciò
che sarà...
Qui è facile pensare
che quella farfaletta che là alia,
chiusa la sua vicenda, rivivrà
nel geranio fiammante del balcone
o nei capelli d'una donna amata...
Piccolo cimitero di campagna,
in questo poco sole di settembre
è così dolce quel che insegni al cuore
ch'egli di gratitudine si gonfia.
E, uscendo da me stesso, mi vedo
in altre forme in sempre nuove forme
essere eternamente come i cieli.
1912
Camillo Sbarbaro, Pianissimo (1960) in L’Opera in versi e in prosa, Garzanti Editore, 1985, 1995 ; Garzanti Libri, Gli elefanti poesia, 1999, p. 121-122.
[À TE REGARDER]
À te regarder je m'attarde attendri
depuis le muret bas qui t'entoure,
petit cimetière de campagne.
À ciel ouvert, à la merci du vent
de la pluie, veillé par les étoiles,
tu participes encore à la vie.
Suave comme le brusque sommeil
qui ferme les yeux du tout petit qui pleure,
ici l'herbe endort les espoirs
des jeunes filles, l'anxiété des mères
et tout notre vain affairement...
Ici la Vie et la Mort se donnent la main
comme des sœurs...
Tout ce qui est,
est un peu ce qui fut, un peu ce
qui sera...
Ici il est facile de penser
que ce petit papillon qui danse
revivra, au terme de son aventure,
dans le géranium éclatant du balcon
ou dans les cheveux d'une femme aimée...
Petit cimetière de campagne,
dans ce peu de soleil de septembre
ce que tu enseignes à mon cœur est si doux
qu'il se gonfle de gratitude.
Et, sortant de moi-même, je me vois
sous d'autres formes, des formes toujours nouvelles,
être éternellement comme les cieux.
Camillo Sbarbaro, Pianissimo (1960), Clémence Hiver Editeur, 1991, page 130. Traduit par Bruna Zanchi et Bernard Vargaftig. Préface de Giuseppe Conte.
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