Ph., G.AdC IL Y A DES JOURS COMME ÇA Il y a des jours comme ça où rien ne vient. On attend le poème le chant pur qui naîtrait dans le silence mordant. On attend le frisson à nos pulsations agrippé ou terré plus loin quand la parole échappe. On attend le souffle le balbutiement la note perdue la voix vagabondant en équilibre entre deux mondes. On attend le silence l’écriture du silence ou son illusion. On aimerait être proche de l'immense. La rage au cœur on attend l’espace étroit. Un rythme alterne force à s’immobiliser à dériver ancrage raté entre les racines et la terre griffures au-dedans harpon de colère rouge tapageur envahissant rouge cris meurtrissures rouge naufrage. Se taire soudain refuser le poème et les mots envahisseurs refuser la fièvre attendre genoux fermés le flux d’une marée froide attendre pétrifiée immobile parmi les pierres. Il y a des nuits comme ça où rien n’est conçu mais où l'on continue quand même vers l’avant… par désespoir par dérision par crainte peut-être. Agnès Schnell, poème inédit, 31 mai 2005 © agnès schnell |
■ Agnès Schnell sur Terres de femmes ▼ → [En apparence rien n’a changé] (extrait d’En filigrane, l’Ardenne…) → [Un cri vrille] (autre poème extrait d'En filigrane, l’Ardenne…) → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Présences |
Retour au répertoire du numéro d'avril 2007
Retour à l' index des auteurs
c'est beau et si vrai, tout simplement, ça fait du bien, et tant derrière les mots qui se cachent, comme inversée, une vie quoi ...
Rédigé par : aloredelam | 29 avril 2007 à 11:01
Simplement : merci Angèle !
Rédigé par : nobody | 30 avril 2007 à 08:27
L'ennui et la routine, le goût du néant et le nihilisme avec ses nombreux avatars, les habitudes assommantes qui entravent l'esprit, tout cela ne peut nous entamer.
D'un revers majuscule de la main, - poubelle !
J'aime ce mot d'un poète-philosophe :
Un poète se remarque à la quantité de pages insignifiantes qu’il n’écrit pas. Il a toutes les rues de la vie oublieuse pour distribuer ses moyennes aumônes et cracher le petit sang dont il ne meurt pas.
René Char
Rédigé par : Venturini | 01 mai 2007 à 13:35
de temps en temps je viens te trouver et je vole un poète...
(Agnès Schnell, dans ce cas):
Buon primo maggio !
Blumy
Rédigé par : Blumy | 01 mai 2007 à 17:30
Des mots qui se pausent, reposent, alertes à la main déposées, sans non, sans jamais que l'on soit même tenté de penser à une surdose. Un poète n'est pas sur, n'est pas dessous, non il est dans. Bises Agnès. Bon choix comme d'habitude Angèle.
Rédigé par : Pant | 02 mai 2007 à 09:14