Le 6 avril 1826, naissance à Paris, rue des Saints-Pères, du peintre Gustave Moreau.
Très tôt passionné de dessin et d’histoire, Gustave Moreau, qui a fait de sérieuses et solides études classiques, déclare à son père qui l’avait autorisé à suivre les cours à l’École des Beaux-Arts (1844 ?) : « Je veux faire un art épique qui ne soit pas un art d’école. » En 1850, il quitte les Beaux-Arts et s’installe dans un atelier voisin de celui de son ami, le peintre Théodore Chassériau. Qu’il admire à la fois comme homme et comme artiste. D’octobre 1857 à octobre 1859, Gustave Moreau séjourne en Italie pour se guérir du désarroi profond où l’ont plongé la mort de Théodore Chassériau et une vive déception sentimentale. Il découvre les grandes villes d’art : Rome, Turin, Milan, Venise, Florence, écume les musées, les palais, les jardins, avide de beauté. Le jeune homme retrouve en Italie l’enthousiasme de sa jeunesse. Dès son retour à Paris, il se lance dans l’exécution de sujets antiques, qu’il aborde dans un style très personnel, plus proche du symbolisme que du romantisme. En réalité, influencé par son séjour italien, Gustave Moreau est l’héritier des artistes du Quattrocento. Ses maîtres sont Carpaccio, Le Pérugin, Mantegna. ŒDIPE ET LE SPHINX Il faut attendre 1864 pour que l’artiste puisse présenter au Salon l’œuvre qui lui tient à cœur, Œdipe et le Sphinx. Vantée comme l’événement artistique du Salon, cette œuvre est reconnue comme une œuvre capitale. Gustave Moreau, jusqu’alors inconnu, est salué quasi unanimement par la critique pour son réel talent de coloriste. Encouragé par ce succès, Moreau s’engage plus avant dans sa réflexion artistique et présente au Salon de l’année suivante (1865) deux autres toiles du même esprit : Le Jeune homme et la mort et Jason et Médée. Toutes deux également empreintes de cette « belle inertie » sur laquelle repose son art et qui va désormais caractériser l’ensemble de son œuvre. Se refusant à peindre des actes, le peintre rejette toute idée de représentation de l’action. Au profit de la réflexion. Ce qui l’intéresse, ce sont des états, des idées, des sentiments, seuls dignes, selon lui, d’être représentés. Dès lors, Gustave Moreau ne se départit plus de ses choix. Son art s’inscrit dans la lignée de ses amis et hommes de lettres, Jean Lorrain, Robert de Montesquiou, Théodore de Banville, Joris-Karl Huysmans. Dont il partage le goût pour la luxuriance, la sensualité exaltée, l’idéalisation extrême. DU SALON DE 1876 AU SALON DE 1880 Pourtant, Gustave Moreau se tient durant quelques années à l’écart de la scène artistique. Encouragé par ses amis, il se décide à présenter ses œuvres au Salon de 1876. Un envoi qui comporte Hercule et l’Hydre de Lerne, Salomé dansant devant Hérode, L’Apparition et Saint Sébastien et un ange. Cet ensemble produit un vif effet sur le public, tant par la maîtrise d’exécution que par la richesse de la palette. Fort de ce succès, l’artiste accepte de réunir plusieurs de ces toiles pour l’Exposition Universelle de 1878. Outre les œuvres les plus récentes, Gustave Moreau présente Le Sphinx deviné, David méditant, Jacob et l’ange, Moïse exposé sur le Nil, ainsi que des aquarelles. Cette manifestation lui assure notoriété et reconnaissance dans le monde de la peinture. Et poètes et hommes de lettres, admiratifs de son art, lui consacrent leurs plus belles pages. Ainsi de José Maria de Hérédia. Ou des pages brûlantes de Huysmans dans À Rebours. Après le Salon de 1880, où le peintre présente sa Galatée et Hélène sur les remparts de Troie, Gustave Moreau se retire définitivement de la scène artistique. Il continue son œuvre visionnaire (Les Chimères, La Vie de l’humanité), loin des grandes manifestations. LE MUSÉE DE LA RUE LA ROCHEFOUCAULD Nommé professeur à l’École des Beaux-Arts en 1892, Gustave Moreau est le maître de Matisse, Rouault, Marquet. Considéré par certains comme le précurseur de l’abstraction, il a exercé une véritable fascination sur André Breton. À sa mort, survenue à Paris le 18 avril 1898. Gustave Moreau laisse une œuvre immense. Dont il a fait don à l’État par testament. 797 peintures, 575 aquarelles, plus de 7 000 dessins, 23 cartons de calques. Cette œuvre est conservée dans l’atelier-hôtel particulier qui était le sien, 14, rue de La Rochefoucauld à Paris. Gustave Moreau a confié à l’un de ses carnets : « Personne ne croit moins que moi à l’œuvre de l’homme en tant qu’importance absolue et définitive, puisque pour moi rien n’est que rêve sur cette terre, mais en vivant avec l’œuvre de génie des morts, œuvre triée et choisie, je vis avec ce qui a le plus ressemblé sur la terre au divin, à l’immortel. » Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli |
GUSTAVE MOREAU ■ Voir aussi ▼ → le site du Musée national Gustave-Moreau |
Retour au répertoire du numéro d'avril 2007
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Carissima Angèle,
Moreau è un pittore amato da vecchissima data e mi fa piacere ritrovarlo qui.
Ti porto i miei auguri più affettuosi di buona Pasqua e serenità.
Un abbraccio di cuore.
Rédigé par : Stefania | 06 avril 2007 à 10:34
Carissima Stefania. Buona Pasqua anche a tè. Qui la giornata è meravigliosa e mi fa ricordare i tempi lontani di vacanze di sogno sulla costa Amalfitana.
Gustave Moreau è un dei miei pittori favoriti. E la letteratura di quell'epoca (decadentista), sempre ricca di nuove scoperte è per me una vera passione.
Un grande abbraccio, colmo di sole.
Rédigé par : Angèle Paoli | 08 avril 2007 à 16:31