Le
29 avril 1909, inauguration du
13e Salon international de la photographie du photo-club de Paris, dans les salons du Cercle artistique (rue Volney, à Paris).
Henri Cartier-Bresson, Salerno
© Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris.
Henri Cartier-Bresson/Magnum Photos
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Au 13e Salon international de la photographie est particulièrement remarquée la présence des membres de la Photo Secession de New York, surtout celle d’Edward Steichen, d’Alfred Stieglitz, de Frank Eugene, de Clarence H. White, de Jeanne E. Bennett et d'Annie W. Brigman.
En l’honneur de ce treizième salon de la photographie, quelques extraits (relevés au hasard de ma lecture) de l’ouvrage de Susan Sontag, Sur la photographie :
« Ce qui est passionnant, écrit Harry Callahan, « ce sont les photos qui disent quelque chose d’une façon neuve, pas pour le plaisir de la différence, mais parce que l’individu est différent et qu’il s’exprime ». Pour Ansel Adams, « une photo vraiment bonne » doit « exprimer ce que l’on ressent de plus profond devant le sujet à photographier et c’est par là même l’expression sincère de ce que l’on ressent devant la vie dans sa totalité » (page 144).
« La photographie est le paradigme d’une relation intrinsèquement équivoque entre le moi et le monde, dont la version de l’idéologie réaliste tantôt dicte un effacement du moi devant le monde, et tantôt autorise une relation d’agressivité à l’égard de ce monde qui célèbre le moi. On est toujours en train de redécouvrir et de mettre en avant l’une ou l’autre des deux faces de cette relation. »
(page 150).
« Je partis pour Marseille. Une petite mensualité me permettait de me débrouiller, et je travaillais avec joie. J’avais découvert le Leica. Il est devenu le prolongement de mon œil, et ne me quittte plus. Je marchais toute la journée, l’esprit tendu, cherchant dans les rues à prendre des photos comme des flagrants délits. J’avais surtout le désir de saisir dans une seule image l’essentiel d’une scène qui surgissait. »
(Henri Cartier-Bresson cité par Susan Sontag, page 216).
« Le besoin de rapprocher les choses spatialement et humainement est presque devenu une obsession aujourd’hui, de même que la tendance à nier ce qu’il y a d’unique ou d’éphémère dans un événement donné en le reproduisant photographiquement. Il y a un besoin de plus en plus compulsif de reproduire l’objet sous forme photographique, en gros plan… »
(Walter Benjamin cité par Susan Sontag, page 221).
« J’ai passé du temps à photographier notre cuvette de cabinets, ce brillant réceptacle émaillé à l’extraordinaire beauté… Toutes les courbes sensuelles de « la divine forme humaine » s’y trouvaient rassemblées, sans ses imperfections. Les Grecs ne sont jamais parvenus dans leur culture à un tel point de perfection et d’une certaine façon, par la progression délicate de la forme vers l’avant, cela me faisait penser à la Victoire de Samothrace. »
(Edward Weston cité par Susan Sontag, page 214.)
Susan Sontag, Sur la Photographie, Christian Bourgois Éditeur, 2000.
e Barthes : La Camera chiara ?
Saluto
alfred
Rédigé par : alfred | 29 avril 2007 à 12:37
Une très belle présentation de La Chambre claire, ICI. Un ouvrage que l'on pourrait mettre en regard, en effet, avec celui de Susan Sontag... ou ceux d'Hervé Guibert. Théoriciens de la photographie, à vos plumes !
Rédigé par : Yves | 29 avril 2007 à 12:50
Désolé, Monsieur Edward Weston, en dépit de l’immense respect que je vous porte, permettez-moi de dire que les courbes sensuelles de votre cuvette de cabinets (Excusado, 1925) que l’on peut voir ici n'équivalent pas vraiment la Victoire de Samothrace !
Amicizia
Guidu___
Ps : Mais votre talent est immense !
Rédigé par : Guidu | 29 avril 2007 à 15:43