Le 20 avril 1807, naît à Ceva, dans le Piémont, Aloysius Bertrand, pseudonyme de Jacques Louis Napoléon Bertrand.
Fils d’un officier de Napoléon, Aloysius Bertrand grandit à Dijon. C’est dans la ville des Ducs de Bourgogne qu’il passe sa jeunesse et fait ses études, puis collabore activement à la revue Le Provincial (1814 -1828). La publication en 1828 de son poème Jacques des Andelys lui assure une bonne notoriété provinciale. Mais Louis Bertrand décide de monter à Paris pour y tenter sa chance. Disciple fervent de Victor Hugo et de Nodier, il est reçu dans les cénacles parisiens. Sa prometteuse carrière est sérieusement mise à mal par la misère et la maladie. Le 29 avril 1841 meurt à Paris le plus connu des « petits romantiques » méconnus. Héros-martyr de la « bohème littéraire », Aloysius Bertrand est pourtant un esprit original, constamment en décalage dans sa vie et dans son œuvre. Initiateur de l’Art pour l’Art et précurseur du Symbolisme, il est aussi un pionnier en matière de langage et de recherche formelle, qui le fit définir « surréaliste dans le passé » par André Breton. C’est à ce poète de talent que l’on doit, bien avant Baudelaire, l’invention du poème en prose. Gaspard de la nuit, l’œuvre unique à laquelle le poète a travaillé sans relâche, est le chef-d’œuvre d’Aloysius Bertrand. Publié en 1842 par son ami David D’Angers, Gaspard de la nuit, « fantaisie à la manière de Rembrandt et de Callot » est un poème en prose inachevé, une évocation fantastique d’inspiration gothique, dans la veine de Walter Scott. Trois des visions de Gaspard de la nuit ont inspiré à Maurice Ravel des œuvres pianistiques fantasques et splendides (1908) : Ondine, Le Gibet, Scarbo. Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli Je croyais entendre Une vague harmonie enchanter mon sommeil, Et, près de moi, s’épandre un murmure pareil Aux chants entrecoupés d’une voix triste et tendre. CH. BRUGNOT (Les Deux Génies.)
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■ Voir aussi ▼ → (sur Terres de femmes) 9 janvier 1909 | Première audition publique de Gaspard de la Nuit de Ravel |
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pour moi, il est le souvenir de ma surprise assez émerveillée en découvrant le goût qu'avait pour lui un adolescent, spécialement "conforme", de la famille d'une de mes soeurs
Rédigé par : brigetoun ou Brigitte Celerier | 21 avril 2007 à 10:24
Lui, Aloysius, c'était vraiment un être à part ! Un esprit d'un autre temps, imprégné de romantisme noir ! Et un grand poète, toujours aussi méconnu ! Il est mort très jeune, hélas !
Je sais qu'il était question, ces temps derniers, de jeter ses restes dans une fosse commune ! L'association des amis d'Aloysius Bertrand s'est mobilisée pour rénover sa tombe abandonnée et le sauver de l'oubli !
Rédigé par : Angèle Paoli | 21 avril 2007 à 17:38