Le 15 avril 1452 est né à Vinci, petit bourg de Toscane, Leonardo, fils naturel de Caterina et de Pierre di Antonio. Dans ses Vies d’artistes, Giorgio Vasari (1511-1674), peintre, architecte et écrivain mais également critique d’art, consacre plusieurs pages fort élogieuses au génie exceptionnel de Leonardo [Lionardo]. « On voit pleuvoir du haut des influences célestes des dons immenses dans les hommes de façon bien souvent naturelle, et parfois des dons surnaturels : beauté, grâce et talent, s’accumuler à déborder en un seul de telle manière que, partout où il se tourne, chacune des actions de cet homme est si divine que, surpassant tous les autres, il se fait connaître de façon manifeste comme étant telle qu’elle est, chose accordée par Dieu et non acquise par l’art de l’homme. C’est là ce que virent les hommes en Léonard de Vinci : en lui, outre la beauté du corps qu’on ne loue jamais assez, il y avait la grâce, plus qu’infinie en toutes ses actions ; et le talent, en telle quantité et qualité que partout où il appliqua son esprit aux choses difficiles, avec facilité il les résolvait. La force en lui fut grande et jointe à l’adresse, au courage et à la valeur, toujours royale et magnanime. Et la réputation de son nom s’étendit tant que non seulement en son temps il fut tenu en haute estime, mais qu’il parvint encore plus haut pour sa postérité après sa mort. Véritablement admirable et céleste fut Léonard, fils de Pierre de Vinci, et dans l’érudition et les principes des lettres il eût été fort loin s’il n’avait été si capricieux et instable, parce qu’il se mit à l’étude de bien des choses et, une fois commencées, il les abandonnait. […] Et il exerça non seulement une profession, mais toutes celles où intervenait le dessin. Il avait une intelligence si divine et si merveilleuse que, tout en excellant en géométrie, non seulement il œuvra dans la sculpture, modelant en terre, dans sa jeunesse, des têtes de femmes souriantes, qui méritent d’être moulées en plâtre, et également des têtes de putti qui semblaient sorties de la main d’un maître, mais aussi en architecture il fit de nombreux dessins aussi bien des plans que des représentations d’autres édifices. Il fut aussi le premier à étudier, tout jeune encore, le fleuve de l’Arno, en vue de le canaliser de Pise à Florence. Il fit des dessins de moulins à farine et à foulon, de machines qui pussent fonctionner par l’action de l’eau. Comme il voulut aussi exercer la profession de peintre, il travailla beaucoup à peindre d’après nature, et quelquefois à faire des médailles, des modèles en terre : ensuite, patiemment, il se mettait à les reproduire sur des toiles très fines, ou de petits lins préparés qu’il travaillait en blanc et noir, à la pointe du pinceau, avec une finesse prodigieuse, ainsi qu’en témoignent quelques-uns de sa main que je possède, dans notre portefeuille de dessins. En outre, il dessina sur papier, avec tant d’application et si bien, qu’il n’y a personne qui ait jamais trouvé à ajouter à ces finesses : en ce genre j’ai une tête en clair obscur faite à la pointe d’argent qui est divine. » 14. LIONARDO DA VINCI
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■ Léonard de Vinci sur Terres de femmes ▼ → 10 juin 1910 | Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci → Patrick Boucheron, Léonard et Machiavel (note de lecture d'AP) |
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De Vinci était le poète de la peinture, du dessin, un inventeur de rêves, un visionnaire...
Rédigé par : Jonavin | 16 avril 2007 à 17:38
Un très bel exemple, en effet, du "miracle" de la Renaissance italienne !
Rédigé par : Angèle Paoli | 17 avril 2007 à 23:51