Anna Akhmatova | Réponse tardive, 16 mars 1940

«  Poésie d'un jour  »

Ph., G.AdC                   Réponse tardive                   à M.Ts.                   noire magicienne aux mains blanches Fée invisible, mon double, ma railleuse… Pourquoi te caches-tu dans les buissons noirs ? Tu te tapis dans un nichoir plein de trous, Tu brilles sur les croix abattues… Tu cries du haut de la tour de Marina : « Aujourd’hui je suis rentrée chez moi, Voyez, labours de mon pays, Comment j’en suis récompensée ! Le gouffre a englouti ceux que j’aimais, Ma maison natale est pillée… » Nous sommes aujourd’hui avec toi, Marina, Nous marchons dans la capitale de minuit, Suivis par des millions d’êtres humains, Il n’y a pas cortège plus silencieux… Tout autour de nous un glas funèbre Et, dans Moscou, les plaintes rauques De la tempête, qui recouvre nos traces. 1940, 16 mars                 Maison sur la Fontanka                  Anna Akhmatova, Course du temps in Requiem | Poème sans héros et autres poèmes, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, 2007, pp. 287- 288. Traduction de Jean-Louis Backès.

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Анна Андреевна Ахматова Source ■ Anna Akhmatova sur Terres de femmes ▼ → La nuit → Le poète → Presque dans un album (poème extrait de L’Hôte venu du futur) → (dans la galerie Visages de femmes) Quatrième élégie du Nord ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur Terres de femmes) Marina Tsvétaïeva | J'aimerais vivre avec vous (Pour Akhmatova) → (sur Esprits nomades) Anna Akhmatova | L’icône de la souffrance russe → (sur ImWerden) Anna Akhmatova disant à voix haute des poèmes issus du recueil Requiem [archive sonore de 14 min 37s]

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Comments

[Rédigé par : Serge Venturini]

Chers lecteurs attentifs, exigeants et passionnés de Terres de femmes et cara Anghjula,

Il existe un film très émouvant réalisé par Semen Aranovitch, édité par la sept/vidéo dans la série "écrivains" (27 min).
J'invite tous les amoureux de la langue russe à s'y reporter.
On y entend Anna Akhmatova lire ses poèmes de sa voix lente et majestueuse, telle la Neva ou le Don, ces fleuves impassibles, on y voit Lev Goumilev, son fils très critique ainsi que des fragments de lettres, de souvenirs et autres carnets avec des commentaires.

La culture russe est immense et mérite d'être connue un peu plus dans notre pays, j'allais dire dans notre province, je pense que nous devons sortir des régionalismes étouffants et nous ouvrir aux autres cultures du monde. Cela éviterait bien des querelles et des guerres ! N'est-ce pas ?

Amicizia

Serge Venturini