Image, G.AdC 29 mars (après-midi). « Si les diamants sont dits d’une belle eau, de quelle eau donc dire l’eau de mon verre ? « O verre d’abstractions pures ! « La pureté à venir court dans les conduites étroites ; elle se dispense sur tous les éviers. « La voici à présent dans mon verre. « Douées d’une agilité merveilleuse, « Fraîcheur et Limpidité étroitement embrassées voulaient en riant rouler ensemble au ruisseau. « Mais cueillies à présent dans mon verre, « Je les y tiens, « Les élève à la hauteur de mes yeux « Pour les contempler de tous côtés et par en-dessous. « …Sans fatigue ni dépense aucune, aisément les voici donc cueillies et je vais en faire profiter ma gorge et l’intérieur de mon corps. » Francis Ponge, Le Verre d’eau in Méthodes, Éditions Gallimard, Collection idées, 1961, page 136. |
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A propos de Francis Ponge je lisais tout récemment les lignes suivantes issues de L'Invention de la solitude de Paul Auster : "Il se souvient de Ponge comme d'un homme charmant et vif, aux yeux bleus étincelants.
Sa seconde rencontre avec Ponge remonte à 1969 (mais c'aurait pu être 1968 ou 1970) à une réception organisée en l'honneur de Ponge par G., un professeur de Barnard College qui avait traduit son oeuvre. En serrant la main de Ponge, A. s'est présenté en lui rappelant que, bien qu'il ne s'en souvînt sans doute pas, ils s'étaient rencontrés à New York, plusieurs années plus tôt. Au contraire, a répliqué Ponge, il se souvenait très bien de cette soirée. Et il s'est mis alors à parler de l'appartement où ce dîner avait eu lieu, le décrivant en détail, de la vue qu'on avait des fenêtres à la couleur du canapé et à la disposition des meubles dans les différentes pièces. A. a été aussi stupéfait que d'un acte surnaturel du fait qu'un homme pût se rappeler avec une telle précision des objets qu'il n'avait vus qu'une fois, et qui ne pouvaient avoir eu le moindre rapport avec son existence que pendant un instant fugitif. Il s'est rendu compte qu'il n'y avait pour Ponge aucune séparation entre le fait d'écrire et celui de regarder."
Amitiés,
Rédigé par : Pascale | 29 mars 2007 à 13:35
Merci beaucoup Pascale de votre intervention !
Car oui il n’y a "aucune séparation entre le fait d'écrire et celui de regarder." Je veux dire pour nous autres qui faisons Terres de Femmes !
Angèle écrit, je la regarde, je regarde ce qu’elle écrit, je le vois … , et je m’efforce (avec un immense plaisir rassurez-vous) de le montrer ! Vous comprendrez que j’ai une chance immense !
Mais vous qui nous lisez, nous avons la chance de voir que vous, vous voyez aussi parfaitement ce que nous voyons ! Et croyez-moi, c’est important !
Amicizia
Guidu ___
Ps : En 1967, Dino Buzzati que l'on connait peu comme peintre disait ceci :
"Il fatto è questo: io mi trovo vittima di un crudele equivoco. Sono un pittore il quale, per hobby, durante un periodo alquanto prolungato, ha fatto anche lo scrittore e il giornalista. Il mondo invece crede che sia viceversa e le mie pitture quindi non le 'può' prendere sul serio. La pittura per me non è un hobby, ma il mestiere; hobby per me è scrivere. Ma dipingere e scrivere per me sono in fondo la stessa cosa. Che dipinga o che scriva, io perseguo il medesimo scopo, che è quello di raccontare delle storie."
Rédigé par : Guidu | 29 mars 2007 à 16:14