Image, G.AdC LA CITÉ-NAVIRE « Pour arriver à Volterra il faut des milliers de lieues de chênes, de rochers et de tramontane, de frontières inviolées de loups et de sangliers, de longues journées sidérales et d’espaces immenses et âpres, d’hommes méfiants et solitaires, de terres d’argile ensoleillées, inhospitalières, de pierres très dures à sculpter, de murailles fermées et de meurtrières et une légère inquiétude, obsédante… Et pourtant regarde - le dirais-tu ? - là tout autour c’est la mer… Et la ville devient un navire, tendu vers le ciel, insubmersible » LA CITTÀ-NAVE « Per arrivare a Volterra occorrono mille miglia di querce, sassi, tramontana, intere frontiere di lupi e cinghiali, giorni lunghi siderali e spazi immensi e aspri, uomini arcigni e solitari, terre d’argilla assolate, inospitali, pietre durissime da scolpire, mura chiuse e feritoie e una pena sottile, che assale… Eppure guarda - lo diresti ? - qui intorno è tutto mare… e la città diventa una nave, protesa nel cielo, inaffondabile » Roberto Veracini, Épiphanies de l’ange [Epifanie dell'angelo, Editore ETS, Pisa, 2001], L’Archange Minotaure, Apt, 2006, pp. 72-73. Traduit de l’italien par Bernard Vanel. Dessins de Stefano Tonelli. Préface de Giuseppe Conte. « ÉPIPHANIES DE L’ANGE est un livre dans lequel le lecteur entrera, dès le début, guidé par les premières lignes, en prose et en italique, qui ont une espèce de fonction propitiatoire : et il se trouvera tout de suite dans un univers compact, nécessaire, animé d’une volonté précise de dire. Roberto Veracini part d’une idée du lyrisme qui appartient à une lignée toscane et florentine, de Luzi à Carifi. Mais il en donne tout de suite une modulation très personnelle, dans un langage qui, pour la première partie du livre se manifeste comme un contrat, pointu, vertical : tellement vertical et pierreux, tellement abrupt et en même temps tellement traversé par le vent qu’il fait penser immédiatement à la ville de l’auteur, cette Volterra que j’aime tant, et, je crois, bénie pour sa forme sévère, constellée de poésie, ici évoquée dans « la Cité-Navire ». [...] » Giuseppe Conte, Préface [extrait]
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A Angèle,
Pour arriver à la gare,
Souvenez-vous, j’avais franchi les montagnes
Pour arriver dans la nuit
Souvenez-vous, j’avais pris mon manteau
Un manteau bleu nuit
Et là, j’avais attendu,
Combien de temps avais-je attendu ?
Je franchissais les montagnes inhospitalières
De la nuit, seule dans la gare
Et entourée de la foule impassible,
J’étais assise sur un banc,
Le banc de l’attente éternelle
Et vous êtes arrivée, chère Angèle
Vous m’avez ouvert la porte de votre monde
C’était la porte des mots, ceux qui ne
Rebondissent plus contre un mur,
Ceux qui sont entendus et lus.
J’ai quitté la gare un soir, un matin
Et enlevé le manteau bleu nuit
Celui qui me séparait du jour et de la lumière
Et de mes mains, j’ai ouvert la porte
Du monde des mots
Aujourd’hui, je vous offre ce petit nuage
De mots
Le recevrez-vous ?
clem
Rédigé par : clem | 26 février 2007 à 17:18
Bene, la traduzione in francese, molto ben fatta, della poesia di Roberto aggiunge una musica speciale a un testo già molto interessante...
Rédigé par : Giacomo Cerrai | 27 février 2007 à 10:55
Oui, clem, je me souviens de ce soir-là, de votre attente sur un banc aux abords de la gare... inhospitalière. Je me souviens aussi de vous, blottie dans votre manteau bleu nuit, assise-là dans l'attente de mots. Je ne sais plus ce que je vous ai dit ni de quoi nous avons parlé. Peut-être de nos attentes lointaines et des mots à venir, ceux qui franchissent montagnes et mers et défient le temps sans visage.
Le petit nuage de mots est là, à portée de nos mains. Merci, clem, bonne journée à toi.
Rédigé par : Angèle Paoli | 27 février 2007 à 11:28