Ph., G.AdC GÉOLOGIE Parfois je pars vers les montagnes pour regarder au loin. Je marche sur des coteaux où la vieille terre se fait belle au soleil et je vois monter l’ombre sur les collines. Et j’avance très longtemps en silence. Mais il y a des jours où je marche sur ces coteaux, je regarde vers les montagnes, et même là, pas de liberté. Et je rentre. Je sais bien qu’il est inutile de la chercher comme une clé perdue, et qu’il est tout aussi inutile de regarder dans le fond de mon cœur. GEOLOGÍA Algunas veces salgo hacia las montañas a mirar a lo hejos. Piso unas lomas donde tierra vieja se pone hermosa con el sol y veo subir la sombra por los cuestos. Ando mucho tiempo en silencio. Pero hay días que ando por estas lomas, y miro hacia las montañas, y ni allí hay libertad. Y me vuelvo. Yo sé bien que es inútil buscarla como a una llave perdida, y que tambien es inútil mirar al fondo de mi corazón. Antonio Gamoneda, Blues castillan [Blues castellano, 1982], Éditions Corti, Collection Ibériques, 2004, pp. 48-49. Traduction de Jacques Ancet. Préface de Yvon Le Men. Postface de Antonio Gamoneda. |
ANTONIO GAMONEDA Source ■ Antonio Gamoneda sur Terres de femmes ▼ → Cecilia (lecture d’AP) → Entra en tu madre (poème extrait de Cecilia + notice bio-bibliographique) → La lumière bout derrière mes paupières (poème extrait d’Arden las pérdidas [Clarté sans repos]) → Quand tu éclaires mes yeux (poème extrait de Chanson de l’erreur) ■ Voir aussi ▼ → (sur P/oésie, le Blog d'Alain Freixe) Clarté sans repos d'Antonio Gamoneda → (sur librodenotas.com) une page spéciale consacrée à Antonio Gamoneda (dont un poème inédit dit par Gamoneda) |
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La clé de la liberté n’est pas perdue
Dis-le à celui qui marche vers la montagne
Elle est là quelque part en lui,
Dans le silence, un soir il la trouvera
S’il la cherche à travers la montagne
C’est peut-être qu’il a déjà la clé
Au fond de lui, à l’endroit où il n’a
Plus cherché,
La clé de la liberté n’est pas perdue
Dis-le à celui qui se fatigue dans les coteaux arides
Du soir d’été
Dis-lui qu’il regarde les nuages et les oiseaux,
Les beaux oiseaux le guideront vers la liberté
Qui est en lui, pour marcher vers les collines.
clem
Rédigé par : clem | 22 février 2007 à 15:02
Bonjour
Merci de vous lire. Où la liberté se trouve t'elle ? au plus profond de notre âme peut-être.
Amicalement
Nicole
Rédigé par : Nicole | 23 février 2007 à 12:38
Clem, Nicole,
Il est inutile de chercher la liberté "comme une clé perdue", c'est-à-dire "comme s'il s'agissait de retrouver une clé perdue" => la liberté n'étant pas "une clé perdue", il est donc inutile (et vain) de la chercher comme telle.
Je comprends tout à fait ce que dit Gamoneda, mais je ne le comprends que depuis peu, depuis que je marche dans la montagne. Je ne peux l'exprimer mieux que lui dans la dernière strophe.
Rédigé par : Angèle Paoli | 24 février 2007 à 00:28