Portrait de Vita Sackville-West dans une édition d'Orlando de Virginia Woolf. Source Vendredi, 18 fév. 1927 52 T.[avistock] S. [quare,W.C. I] Mon tendre Trésor, …Oui, tu me manques de plus en plus. Je sais que ça te fera plaisir de me savoir malheureuse. Eh bien, tu peux… Nous sommes encore, tu seras étonnée de l’apprendre, en train de discuter de l’amour et de la sodomie… Et c’est alors que Morgan [E. M. Forster] déclare qu’il y a bien réfléchi et que l’on passe 3 heures à manger, 6 à dormir, 4 à travailler, 2 à aimer. Lytton, lui, dit 10 à aimer. Moi, je dis, la journée entière à aimer. Je dis que cela fait voir les choses à travers un halo romantique. Mais, me disent-ils, vous n’avez jamais été amoureuse. Vita Sackville-West/Virginia Woolf, Correspondance, Stock, Nouveau Cabinet Cosmopolite, 1985, pp. 235-236. Traduite de l’anglais par Raymond Las Vergnas. 18 fév.[1934] 52 T.[avistock] S. [quare,W.C. I] Oui, ça sonne bigrement bien, ton château. Mais tu en seras partie à présent. Tu seras à Marrakech, en compagnie de la Princesse royale et de Lord Harewood - la nouvelle m’a frappée en pleine figure dans la presse du dimanche… Je suis restée clouée sur mon sofa, enveloppée dans ma robe de chambre, presque depuis ton départ - quelle corvée ! J’espère ne pas t’avoir contaminée le jour où nos étions en voiture : l’habituel petit refroidissement; et puis ensuite l’habituel satané mal de tête… Et je me suis plongée dans dix mille volumes. Ce qui me rappelle - que j’ai demandé à L., qui a hurlé de joie, de faire des recherches pour ce titre de l’île sombre, et il me dit qu’il t’a écrit. Nous avons, tous les deux, hurlé de joie. Notre programme avait l’air si maigre et si sec - à présent l’opulence de la nature est descendue sur lui. Quelle bénédiction ! Vita Sackville-West/Virginia Woolf, id., page 467. ________________________________________________ NOTE d'AP : la Correspondance entre Vita Sackville-West et Virginia Woolf a été rééditée chez Stock en novembre 2010. |
VITA SACKVILLE-WEST Source ■ Vita Sackville-West sur Terres de femmes ▼ → 14 décembre 1922 | Première rencontre Virginia Woolf-Vita Sackville-West → 26 juin 1926 | Lettre de Vita Sackville-West à Harold Nicolson → 9 février 1927 | Lettre de Vita Sackville-West à Virginia Woolf → 21 septembre 1993 | Orlando de Virginia Woolf, au Théâtre de L’Odéon ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur Terres de femmes) Virginia, lectures croisées → (sur YouTube) Vita Sackville-West reads from her poem The Land |
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chère Virginia,
J'ai tous vos livres dans ma blibliothèque et je vous remercie d'avoir tant écrit et de m'avoir fait rêver à un jour où moi aussi je prendrai la plume.
Votre oeuvre est superbe.
Croyez en ma fidèle lecture
clem
Rédigé par : clem | 18 février 2007 à 21:50
Attention à ne pas te laisser tenter par le complexe d'Ophélie, Clem ! Il court en filigrane dans toute l'oeuvre de Virginia, jusqu'à la noyade finale.
Rédigé par : Angèle Paoli | 18 février 2007 à 23:35
chère Angèle,
Ne vous inquiétez pas, je me suis noyée tant de fois, qu'il m'est impossible de me noyer à nouveau. Je marche sur une terre ferme et fiable, sans crevasse et sans mauvaise surprise à l'horizon. Mon compagnon imaginaire m'empêche de me comparer à qui que se soit, seulement de rêver un peu, ou de me souvenir de certains de mes rêves.
bonne journée
clem
Rédigé par : clem | 19 février 2007 à 10:05
Virginia,
quel bonheur de respirer l'ombre de tes mots et d'embrasser ton éternité.
Je t'aime trop mais ce n'est pas encore assez.
Rédigé par : Laportesansporte | 04 novembre 2007 à 12:54
Chère Virginia, Chère Vita !
Vous n'êtes plus dans ce monde parmi nous, mais vos vies continuent parmi les mots, les phrases, et les pages que vous avez laissés.
Je suis tant guidée, tant inspirée et passionnée par vos pensées, vos amours, vos vies, et vos histoires. Orlando, All passion Spent, A Room of one's own, The Hair, Mrs Dalloways...
Rédigé par : Sophia Liu | 06 octobre 2010 à 22:46
Tout ce que vous publiez sur cette relation entre ces deux écrivains femmes est passionnant et riche.........Merci chère Angèle !
Rédigé par : Martine | 19 février 2013 à 00:29