Le
10 février 1888 naît à Alexandrie (Égypte)
Giuseppe Ungaretti.
Ph. D.R. Philippe Mougin
Source
L’IMPIETRITO E IL VELLUTO
Ho scoperto le barche che molleggiano
Sole, e le osservo non so dove, solo.
Non accadrà le accosti anima viva.
Impalpabile dito di macigno
Ne mostra di nascosto al sorteggiato
Gli scabri messi emersi dall’abisso
Che recano, dondolo del vuoto,
Verso l’alambiccare
Del vecchissimo ossesso
La eco di strazio dello spento flutto
Durato appena un attimo
Sparito con le sue sinistre barche.
Mentre si avvicendavano
L’uno sull’altro addosso
I branchi annichiliti
Dei cavalloni del nitrire ignari,
Il velluto croato
Dello sguardo di Dunja,
Che sa come arretrarla di millenni,
Come assentarla, pietra
Dopo l’aggirarsi solito
Da uno smarrirsi all’altro,
Zingara in tenda di Asie,
Il velluto dello sguardo di Dunja
Fulmineo torna presente pietà.
Giuseppe Ungaretti, Roma, notte del 31 dicembre 1969-mattina del 1° gennaio 1970
Giuseppe Ungaretti, Nuove 1968-1970, in Vita d’un uomo, Tutte le poesie, Mondadori, I Meridiani Collezione, 1969, pagina 326.
LE PÉTRIFIÉ ET LE VELOURS
J’ai découvert les barques, seules, qui mollissent,
Je les observe, seul, je ne sais où.
Impossible que les accoste une âme vivante.
Un doigt insaisissable de rocher
Au destiné secrètement désigne
Les abrupts messagers surgis du gouffre,
Balancement du vide, qui apportent
Au très vieux maniaque
Des cornues
L’écho cruel du flot tari
À peine après un instant
Disparu avec ses sinistres barques.
Cependant qu’approchaient
L’un après l’autre
Les troupeaux anéantis
Des vagues incapables de hennir,
Le croate velours
Du regard de Dunja
Qui sait comment lui faire remonter les siècles,
Comment la rendre absente, pierre
Après les éternelles courses
D’égarement en égarement,
Tzigane aux tentes d’Asies,
Le velours de ses yeux revient,
Foudroyante pitié.
Traduction de Philippe Jaccottet.
Giuseppe Ungaretti, Derniers poèmes, in Anthologie bilingue de la poésie italienne, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1974, page 1334 et in Vie d’un homme, Éditions de Minuit/Gallimard, Collection Poésie, 1981, page 328.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.