Ph., G.AdC
XXXVII
SONNET A TOMMASO CAVALIERI
Je me suis bien plus cher que je n’en ai coutume :
avec toi dans mon cœur, je vaux plus que moi-même,
comme une pierre qui, dès lors qu’elle est taillée,
passe en valeur, par là, sa roche originelle.
De même qu’une page, manuscrite ou peinte,
retient mieux l’attention qu’un quelconque chiffon,
ainsi fais-je depuis que je suis une cible
où les traits sont empreints - non que j’en aie regret !
Nanti de pareil sceau, il n’est lieu où je n’aille,
sûr comme un homme armé ou fort d’un talisman
qui d’un coup réduirait tout péril à néant.
J’ai barre sur le feu et j’ai barre sur l’onde.
Grâce à ton effigie, je fais voir les aveugles
et j’assainis de ma salive tout poison.
Michel-Ange, Poèmes, traduits et présentés par Pierre Leyris, Gallimard, Collection Poésie, 1983, page 77.
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