Ph., G.AdC L’AURORE HÉSITE Les arbres penchés dans le brouillard immobile Écoutent le cri de l’oiseau sans patrie. On passe avec effroi par le chemin de terre : La haute plaine au-delà n’existe plus, Les buissons et les pierres sont en exode. Au milieu du jardin tombé en déshérence, La source rentre sous l’argile et pas un brin D’herbe ne bouge. Mais on parle à mots couverts Derrière la clôture où s’attarde l’odeur D’un feu mouillé qui rôde. Est-ce vraiment l’aurore ? Dans le brouillard qui s’épaissit luit le tranchant Des faux laissées sur la pelouse obscure. Cependant, Je marche d’un bon pas sous le cri mat de l’oiseau Et les arbres enchaînés m’accompagnent. Jacques Réda, Lente approche du ciel in Amen, Récitatif, La Tourne, Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, 2002, page 43. |
JACQUES RÉDA Jacques Réda Sète, festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée 31 juillet 2015 Ph. ©Pierre Kobel ■ Jacques Réda sur Terres de femmes ▼ → 24 janvier 1929 | Naissance de Jacques Réda → La course → L’homme et le caillou → Testament (poème extrait du Testament de Borée) → 4 mars 1970 | Jacques Réda, Il s’est mis à neiger (hommage à Jean-Philippe Salabreuil) ■ Voir aussi ▼ → le site Jacques Réda → (sur Terres de femmes) Bernadette Engel-Roux | Le nom des choses [Une lecture de Jacques Réda, extrait] |
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En illustration de la photo de Guidu, ces vers "très prise de vue N/B" extraits du poème "Janvier" de Jacques Réda :
"Ce que j'aime en hiver, c'est l'élan nu des branches
Contre un ciel sombre ou bien à peine lumineux
Où le jour assourdit encore ses nuances
En les mêlant de gris pâles, fuligineux,
Pour faire avec ce noir un saisissant contraste."
Rédigé par : Yves | 25 janvier 2007 à 11:48
Lisez, chers Angèle et Yves :
Recherche____
Cerco nella memoria futura
un punto lontano che non sia già passato
e che non abbia il gusto amaro
della tristezza.
Nel vino bagnato di me, ho sciolto,
bevendoti
l'ultimo vizio di nebbia.
Voici la traduction que j’en donne:
Ricerca ___
Je cherche dans la mémoire future
un point lointain qui ne soit pas déjà passé
et qui n’aurait pas le goût amer
de la tristesse.
Dans mon vin noyé de larmes, j’ai dissous,
en te buvant
L'ultime vice de brume.
C’est d’une certaine Beatrice Niccolai !
Amicizia
Guidu____
Rédigé par : Guidu | 27 janvier 2007 à 00:58