Source Le 27 janvier 1832 naît à Daresbury, à proximité de Manchester, dans le comté du Cheshire, Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson. C’est en janvier 1871 que Lewis Carroll achève De l’autre côté du miroir. Ce conte initiatique, qui constitue une suite aux Aventures d’Alice au pays des merveilles a été inspiré, comme le précédent par les « petites Liddell », Alice, Lorina, Edith, les trois filles du doyen de son collège, à Christ Church, qu’il fréquente assidument. Lewis Carroll évoquera plus tard dans son Journal du 4 juillet 1862, les circonstances et la genèse de ces « Aventures ». Au cours d’une excursion sur l’Isis, affluent de la Tamise, Charles Dodgson avait fait aux « petites Liddell » le récit d’une étrange histoire. Alice lui demande de l’écrire pour elle. Illustrées par Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice aux pays des merveilles, publiées en novembre 1864, remportent un vif succès. Mais, dans une lettre à son éditeur Macmillan, Lewis Carroll déclare : « Il s’écoulera vraisemblablement quelque temps avant que je ne me remette au porte-plume et au papier. J’ai pourtant une vague idée d’une sorte de suite d’Alice, et si jamais elle se précise, je compte vous consulter dès le début, de sorte que tout s’organise bien dès l’origine. » Le 27 janvier 1872, jour anniversaire de Lewis Carroll, l’éditeur Macmillan annonce que 15 000 exemplaires de De l’autre côté du miroir déjà été vendus. EXTRAIT
CHAPITRE PREMIER LA MAISON DU MIROIR La chose est bien certaine, la minette blanche n’y avait été pour rien : c’était entièrement la faute de la minette noire. Car la minette blanche s’était vu infliger par la vieille chatte, durant le dernier quart d’heure, un débarbouillage en règle ― épreuve qu’elle avait assez bien supportée, somme toute ―, de sorte que, voyez-vous, elle n’eût pu prendre aucune part au méfait en question. Pour débarbouiller ses enfants, Dinah s’y prenait de la façon suivante : d’abord elle plaquait le pauvre petit animal au sol en lui appuyant une patte sur l’oreille ; puis, de l’autre patte, elle lui frottait à rebrousse-poil toute la figure, en commençant par le bout du nez. Or, au moment qui nous occupe, comme je viens de le dire, elle était en train de s’escrimer de toutes ses forces contre la minette blanche, qui restait allongée, parfaitement immobile, et s’essayait à ronronner (comprenant sans nul doute que tout cela était pour son bien). Mais le débarbouillage de la minette noire avait été terminé dès le début de l’après-midi ; c’est pourquoi, tandis qu’Alice, blottie, demi-sommeillante, dans un coin du grand fauteuil, se tenait de vagues discours, ladite minette s’était livrée à une effrénée partie de balle avec la pelote de laine à tricoter que la fillette avait essayé de former, et elle avait fait rouler cette pelote en tout sens jusqu’à ce qu’elle fût complètement redéfaite ; la laine était là, répandue sur la carpette, toute pleine de nœuds et emmêlée, et la minette, au beau milieu de ce désastre courait après sa propre queue. |
Retour au répertoire du numéro de janvier 2007
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Retour à l' index des auteurs
"On dit que nous autres photographes sommes au mieux une race aveugle, que dans les plus jolis visages nous ne pouvons voir qu'un rapport d'ombre et de lumière, que nous admirons rarement, que nous n'aimons jamais. C'est une erreur que je tiens à détruire."
Lewis Carroll
Amicizia
Guidu ____
Rédigé par : Guidu | 28 janvier 2007 à 19:07
Entre Colette et Beatrix Potter...joli texte rafraîchissant. Merci.
Amitiés
Rédigé par : Pascale | 29 janvier 2007 à 10:21
En réalité, ma chère Pascale, je découvre tout juste cette oeuvre étrange. Qui n'a intéressé que très tardivement les lecteurs français. Encore s'agit-il de lecteurs bien particuliers, universitaires pour la plupart, chercheurs, sémioticiens, psychanalystes et philosophes. Gilles Deleuze et Hélène Cixous, pour ne citer que ces deux éminents intellectuels. Je suis un peu perplexe je dois dire, non pas que je n'aie pas soupçonné un instant la complexité de cette oeuvre dite pour "enfant" et créée à partir d'eux, mais plutôt que je me trouve devant un gouffre dont je ne sais si je pourrais imaginer le combler tant soit peu, un jour. J'en doute fort, hélas!
Rédigé par : Angèle Paoli | 31 janvier 2007 à 22:56