Il y a 131 ans, le
15 janvier 1882, a lieu à Palerme une rencontre entre
Pierre Auguste Renoir et
Richard Wagner.
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Alors qu’il est en villégiature à Naples, Renoir apprend que séjourne à Palerme le compositeur allemand Richard Wagner, dont il est un grand admirateur. Grâce à l’entremise du peintre russe Paul von Joukowski (1845-1912), le peintre français obtient l’accord de Richard Wagner pour la réalisation d’un portrait, dont fera l’acquisition le romancier et critique littéraire Robert de Bonnières (1850-1905).
Renoir se rend tout aussitôt à Palerme au palazzo Gangi-Valguarnera [le palais où beaucoup plus tard Visconti tournera la célèbre scène du bal du Guépard] où le maître s’était provisoirement réfugié – loin de l’agitation du Grand Hôtel et des Palmes – pour achever la composition de son Parsifal, commencé à Ravello. Renoir exécute en un temps record (35 minutes) un Portrait de Richard Wagner, portrait qui laisse davantage place au dessin qu’à la couleur. L’œuvre n’aura toutefois pas l’heur de plaire au compositeur qui dit ressembler par trop à « un pasteur protestant » *.
Cette huile sur toile (dont Renoir fera une copie en 1893) s’inscrit, avec d’autres toiles du peintre, dans une période de crise morale et esthétique, dite « période aigre » ou « ingresque ». Au dire du critique d’art Julius Meier-Graefe (1867-1935), elle « nous révèle certains côtés de Wagner avec une psychologie étonnante presque impitoyable ».
Exposée pour la première fois en 1883 à la galerie Durand-Ruel, à Paris, la toile entra en décembre 1932 dans la collection personnelle du pianiste Alfred Cortot, qui l’acheta à la galerie Georges-Petit. Elle est conservée depuis 1986 au Musée d’Orsay.
* À propos de cette toile, Cosima Wagner écrit dans son Journal, en date du dimanche 15 janvier 1882 (IV, 1881-1883, Gallimard, 1979 pour la traduction française, page 246) : « Von dem sehr wunderlichen, blau-rosigen Ergebnis meint Richard, es sähe aus wie der Embryo eines Engels, als Auster von einem Epikuräer verschluckt »² : « Quant au résultat très étrange, bleu-rose, Richard dit qu’il a l’air d’un embryon d’ange avalé par un Épicurien qui croit que c’est une huitre. »
Même en période de crise, Renoir arrive à tout adoucir.
Rédigé par : brigetoun ou Brigitte Celerier | 16 janvier 2007 à 08:38
L'hôtel des Palmes, chambre de Wagner, l'un de mes souvenirs de Sicile...
Belle journée dans ton île !
Rédigé par : double je | 16 janvier 2007 à 12:53
Impression d'Afrique : Grand Hôtel & des Palmes, chambre 224, Raymond Roussel, autre souvenir brûlant et tout aussi pérenne...
Rédigé par : Yves | 16 janvier 2007 à 15:35