Le
8 décembre 1864, naissance à Fère-en-Tardenois (Aisne) de
Camille Claudel. Internée de 1913 jusqu'à sa mort, le
19 octobre 1943, à l'hôpital psychiatrique de Montdevergues, près de Montfavet, dans le Vaucluse.
Camille Claudel.
Image, G.AdC
« La belle artiste, cœur entier, absolu, ne jugeait pas suffisante la situation de disciple aimée et admirée. Elle voulait devenir l’unique objet de l’affection du maître et la compagne de sa vie intime. Ce fut alors la période des grands déchirements. »
Judith Cladel, Rodin, sa vie glorieuse et inconnue, Paris, Grasset, 1936, page 231.
« Les larmes de l’exil, les larmes que j’ai versées goutte à goutte depuis que j’ai été arrachée à mon cher atelier. Vous qui connaissez mon attachement à mon art vous devez savoir ce que j’ai dû souffrir […] je ne voudrais pas vous attrister davantage en vous faisant le récit de l’injustice dont j’ai été la victime. »
« Lettre de Camille Claudel à l’une de ses cousines », in Reine-Marie Paris, Camille Claudel, Paris, Gallimard, 1984, page 129.
Dans mon souvenir, Camille Claudel est pour toujours associée à Isabelle Adjani qui trouvait dans le film du même nom un de ses rôles les plus bouleversants. Je suis hantée par cette femme déchirée, incomprise et bafouée. Merci donc pour ce rappel de sa naissance.
Amitiés.
Rédigé par : Pascale | 10 décembre 2006 à 17:56
Oui, Pascale, lorsque je pense à Camille Claudel, je revois moi aussi Isabelle Adjani, dans un rôle très troublant.
Au-delà, cette lettre de 1939, adressée par Camille à son frère Paul. La dernière lettre. Ecrite de l'asile de Montdevergues, dans le Vaucluse. Camille a soixante-quinze ans. Elle est internée depuis vingt-cinq ans, au lendemain de la mort du père, survenue en 1913. Sa mère, elle, est morte depuis dix ans (1929).
"Je pense toujours à notre chère Maman. Je ne l'ai jamais revue depuis le jour où vous avez pris la funeste résolution de m'envoyer dans les asiles d'aliénés ! Je pense à ce beau portrait que j'avais fait d'elle dans l'ombre de notre beau jardin. Les grands yeux où se lisait une douleur secrète, l'esprit de résignation qui régnait sur toute sa figure, ses mains croisées sur ses genoux dans l'abnégation complète: tout indiquait la modestie, le sentiment du devoir poussé à l'excès, c'était bien là notre pauvre mère. Je n'ai jamais revu le portrait (pas plus qu'elle). Si jamais tu en entends parler, tu me le diras.
Je ne pense pas que l'odieux personnage* dont je te parle souvent ait l'audace de se l'attribuer, comme mes autres oeuvres, ce serait trop fort, le portrait de ma mère !"
Reine-Marie Paris, pp. 152-153
*Auguste Rodin, mort en 1917.
Cité par Maria-Magdalena Lessana, in Entre mère et fille: un ravage, Fayard, 2000, p. 178.
Rédigé par : Angèle Paoli | 10 décembre 2006 à 19:24
Un rappel pour Camille Claudel et une belle double cause pour Isabelle Adjani !
Amicizia
Guidu___
Rédigé par : Guidu | 30 mars 2009 à 10:05