Mort il y a trente-deux ans, à Paris, le 25 décembre 1984, de Joseph Roch Antoine Corticchiato, dit José Corti, né à Vitry-sur Seine le 14 janvier 1895.
Évoquant ce jour, au cours d’une discussion entre amis, la mort de l’éditeur José Corti un jour de Noël ― une mort aujourd’hui totalement occultée ―, j’ai spontanément reparcouru dans la Pléiade le premier volume des Œuvres complètes de Julien Gracq, et les pages consacrées à la rencontre de José Corti avec Julien Gracq. Ci-dessous le récit par Bernhild Boie de cette rencontre : « Au Château d’Argol fut commencé en juillet 1937 à Saint-Florent-Le-Vieil et achevé en novembre de la même année à Quimper. […] ce premier texte va connaître quelques aventures afin d’être livré au public. Au printemps de 1938, Julien Gracq l’envoie aux éditions Gallimard qui refusent le manuscrit. Benjamin Crémieux, dans sa fiche de lecture, reproche assez curieusement au livre de trop ressembler aux écrits de Charles du Bos. En septembre, au retour d’un voyage à Chamonix, Gracq passe rapidement à la librairie de José Corti, rue de Médicis. Visite impromptue, destinée seulement à quelques emplettes, mais sur laquelle va régner d’un bout à l’autre le « hasard objectif » cher aux surréalistes. Contrairement à ce qu’imagine, en toute vraisemblance d’ailleurs, Corti lui-même*, Gracq ignore qu’en la personne du libraire il rencontre en même temps l’animateur des Éditions surréalistes du boulevard de Clichy. Et c’est le hasard qui lui fait découvrir sur une table un livre de Léon Damas, Retour de Guyane, ouvrage publié chez Corti et dont la couverture lui révèle qu’il se trouve chez un éditeur. Hasard encore : le manuscrit d’ Au château d’Argol se trouve dans sa valise. Il le remet – on n’ose plus dire : à tout hasard, et c’est bien cela cependant – à José Corti ; quelques jours plus tard, une lettre lui apprend que l’ouvrage sera publié moyennant une participation de l’auteur aux frais. C’est ainsi que Julien Gracq devient « un auteur Corti » ; on sait assez qu’il le restera pour la totalité de son œuvre. » Julien Gracq, Œuvres complètes, volume I, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, page 1125. __________________________________ * NOTE : le récit de cette rencontre figure dans : José Corti, Souvenirs désordonnés, Corti, 1983, pp. 21-23. |
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